Dans la seule ville de l’Ouest libyen encore tenue par la rébellion anti-kadhafiste, les insurgés guettent une intervention de l’Alliance atlantique qui ferait cesser le bombardement incessant qu’ils subissent.
Chaque nuit, depuis cinq semaines, une pluie d'obus s'abat sur Misrata. Et chaque matin, le dernier bastion de la rébellion anti-kadhafiste dans l’ouest du pays enterre ses morts. Selon nos envoyés spéciaux sur place, ils seraient déjà près de 400 à avoir péri depuis le début des combats. Un chiffre en constante augmentation...
Nos reporters se sont rendus à l'hôpital principal de Misrata, où les médecins font face à un flot continu de victimes de tous âges. "J'étais devant ma maison. Je sortais tout simplement les poubelles et tout à coup les bombes [de l’armée kadhafiste, ndlr] sont tombées partout autour de moi", témoigne un blessé d’une cinquantaine d’années, allongé sur son lit d’hôpital. Un récit semblable à celui des autres victimes présentes dans la pièce.
"Je ne sais pas ce qu’il faut faire pour arrêter ce massacre, se désole un médecin. L’armée gouvernementale envoie des troupes dans des voitures civiles et l'Otan ne peut plus différencier les rebelles des kadhafistes", explique-t-il, dépité.
En attendant l’Otan...
Pourtant, l’Otan est attendue comme le messie par les insurgés. Ces derniers ne croient pas à l’impuissance de l’Alliance atlantique, qui a déjà frappé des positions stratégiques sur la ville en début de semaine sans pour autant décourager les bombardements des forces loyalistes.
Nos reporters rejoignent Moktar, qui a pris la tête d’un petit groupe de rebelles. Il vient de localiser une position kadhafiste : un immeuble sur lequel flotte le drapeau vert du colonel. Deux hommes sont postés sur le toit. Ils sont les yeux de l’armée. Ils sont chargés d’orienter les tirs sur les différents points de Misrata.
Pourquoi l’Otan ne frappe-t-elle pas ce bâtiment ? Difficile de comprendre... Cette position est en effet visible et isolée. Et, par conséquent, à la merci d'une frappe aérienne.