Quatre matchs Real Madrid – FC Barcelone en deux semaines. Les fans de football ne pouvaient pas espérer mieux. Côté madrilène, l’attention se focalise sur l'orgueil des joueurs du Real. Côté barcelonais, on ne s’inquiète pas plus que ça.
La seconde victoire du Real Madrid sur Tottenham, mercredi, a assuré deux choses : la qualification des Madrilènes en demi-finale de la Ligue des champions, et surtout quatre rencontres de prestige en l’espace de deux semaines contre l’ennemi historique du club, le FC Barcelone.
Non seulement les deux équipes s’affronteront, samedi au stade Bernabeu de Madrid dans le second "Clasico" de l’année (championnat), mais elles se retrouveront une deuxième fois le 20 avril pour la finale de la Coupe du Roi à Valence, puis les 27 avril et 3 mai pour les demi-finales aller et retour de Ligue des champions. Rien que ça !
"La manita" dans toutes les têtes
A deux jours de la première rencontre, la presse sportive espagnole trépigne d’impatience. Chaque titre de presse y va de son commentaire et de son analyse. Le quotidien As prévient que même si sur le plan comptable le "Clasico" de samedi n’aura pas de conséquences sur le classement – le Barça étant quasiment couronné champion d’Espagne – sur le plan psychologique, en revanche, il influencera certainement les autres face-à-face qui suivront.
Dans cette foire d'empoignes entre "pro" et "anti" de chaque club, l’attention se focalise surtout sur la réaction d’orgueil des joueurs du Real Madrid. Humiliés au Camp Nou en novembre dernier (5-0), la fameuse "manita" est gravée dans toutes les mémoires. Pour exorciser cette catastrophe, le milieu offensif du Real, Mesut Ozil, déclarait, sur le site de El Mundo, que cette défaite avait "permis à [s]on équipe de s’améliorer" et qu’il restait convaincu que ses coéquipiers pouvaient l’emporter samedi. Cristiano Ronaldo va même un peu plus loin sur Marca.
Comme au match aller, l’international portugais, icône de cette équipe du Real Madrid, relativise la supériorité des Blaugrana. "Ce sont deux matchs complètement différents [référence au match aller, ndlr]. Nous devons penser qu'il est possible de les battre parce qu'ils ne sont pas d'un autre monde. Ils jouent au football comme les meilleures équipes mais nous sommes aussi bons. Nous devons avoir confiance en nous."
Le Barça favori mais…
Côté barcelonais, on ne s’inquiète pas plus que ça. On affiche la Manita pour mieux chambrer son prochain adversaire (voir photo). Même Pep Guardiola, le coach du Barça peu habitué aux grandes sorties médiatiques, a fait un lapsus révélateur de l’état d’esprit de l’équipe. Avant même d’avoir battu le Shakthar Donetsk en quarts de finale, l'entraîneur déclarait : "si on bat le Shakhtar, on est en finale" ! Tout ça sans penser un instant que le Real pourrait être un obstacle. Mais leur incroyable constance - quatre défaites en 38 rencontres toutes compétitions confondues - fait des Blaugrana les grands favoris pour remporter ce Grand Chelem.
Plusieurs anciens joueurs du Real et du Barça, interrogés par As, partagent cet avis. Pourtant, Emilio Amavica et Julio Salinas, respectivement ex-Madrilène et ex-Catalan, s’accordent sur un fait : ces matchs arrivent alors que le Real "est à point". Impérial face à Tottenham et de retour en championnat après un léger passage à vide, le Real reste une équipe dangereuse et physique capable de prendre de vitesse n’importe quelle équipe.
Reste à savoir comment préparer cette passe de quatre, qui pourrait vite tourner au vinaigre pour les perdants. "Chaque match sera différent, ils ne doivent pas avoir d'influence l'un sur l'autre", déclarait José Mourinho, mercredi soir, après la victoire de son équipe en Ligue des champions. "Ma théorie est très simple : tu en joues un et après tu prépares l'autre. Moi à partir de [jeudi], je commencerai à penser au match de samedi, pas à celui de la Coupe." Les quatre épisodes de la saga Real-Barça débutent samedi à 22h00. Il ne vous reste plus qu’à à choisir votre équipe.