Le président élu de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, qui a annoncé qu’il s’installerait au palais présidentiel dans les prochains jours, est revenu mercredi, en conférence de presse, sur les grands chantiers dont il a désormais la charge.
• LAURENT GBAGBO : "À l'heure où je vous parle, M. Laurent Gbagbo n'est plus à l'hôtel du Golf. Il est en Côte d'Ivoire, bien sécurisé", a déclaré le président ivoirien élu Alassane Ouattara, qui a de nouveau précisé que "son intégrité physique [serait] assurée". Il n’a pas révélé la localisation du président déchu, qui a néanmoins quitté Abidjan. "M. Laurent Gbagbo est un ancien chef d'État, on doit le traiter avec considération", a-t-il ajouté, précisant qu’il était "en résidence surveillée dans une villa".
• RÉCONCILIATION : Sur le plan politique, Ouattara n’a pas fermé la porte à la constitution d’un gouvernement rassemblant toutes les divergences politiques du pays : "Vous avez entendu hier le général Mangou [chef d’État-major de l’armée ivoirienne et ancien proche de Gbagbo, NDLR]. J’ai reçu tous les généraux de manière bilatérale et je considère qu’il faut tout faire pour que les Ivoiriens se réconcilient. Et donc, ces gestes vont dans ce sens."
• JUSTICE : Alassane Ouattara a réaffirmé que "la réconciliation ne peut se faire sans justice". Interpellé sur l’éventualité d’exactions commises par des forces qui l’auraient par ailleurs soutenu, il a insisté sur la nécessité d’un traitement impartial par la Commission d’équité et de réconciliation : "Cette commission aura une autonomie totale. […] Il n’y aura pas de discrimination. Nous jugerons tous ceux qui ont commis des crimes de la même manière. […] Les Ivoiriens doivent savoir ce qui s’est passé."
D’autre part, Ouattara souhaite que le clan Gbagbo soit jugé par la justice ivoirienne. En revanche, il a décidé de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye afin "d'engager des investigations" sur les massacres commis depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre, notamment dans l’ouest du pays.
• ÉCONOMIE : Bloquées depuis l’établissement de sanctions internationales visant l’ex-président Laurent Gbagbo, les exportations de cacao vont reprendre "immédiatement", promet Alassane Ouattara, qui précise avoir signé une directive en ce sens mardi. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao.
Plus généralement, Alassane Ouattara a exprimé son désir que l’ensemble des services publics soit rétabli très prochainement.
• DÉSARMEMENT : Le président Ouattara, qui s’est donné "deux mois" pour pacifier le pays, a estimé que la priorité première était de "débarrasser Abidjan et tout le pays des mercenaires et des miliciens". Il compte notamment sur les "forces impartiales" pour mettre l’accent sur la localisation et la reprise des "caches d’armes" dans les villes et villages de Côte d’Ivoire.