L'Inter Milan, qui reste le tenant du titre, a pris une sévère correction en jouant face à l'outsider de la compétition, le Schalke 04. Battus 5-2, les Milanais ont bien peu de chance de pouvoir se rattraper lors du match retour.
L’Inter Milan n’a rien pu faire face à un Schalke 04 des grands soirs. Les Italiens commencent mal ces quarts de finale avec une lourde défaite (2-5) et une copie à revoir en défense.
Pour ce premier quart de finale européen, Leonardo avait pourtant préparé une belle surprise aux tifosi du stade Giuseppe Meazza avec le retour de Diego Milito. Le héros de la finale de 2010 n’avait plus été dans l’équipe de départ depuis le premier match de poule contre le FC Twente (2-2) en septembre dernier.
Placé en pointe devant Wesley Sneijder et Samuel Eto'o, l’Inter Milan était bien armé pour affronter un Schalke 04 qui souffre d’un sérieux problème d’identité. Equipe moyenne en Bundesliga (11e), le club de Gelsenkirchen est une redoutable machine à éviter en Ligue des champions. Au tour précédent, le FC Valence, pourtant favori, s’était incliné 3-1 en Allemagne après avoir arraché difficilement un nul chez eux (1-1). Les Interistes étaient prévenus. Pas assez, apparemment.
Le spectacle entre le tenant du titre et la surprise de cette Ligue des champions fut donc au rendez-vous. A peine, Martin Aktinson, l’arbitre de la rencontre, a-t-il sifflé le début de la rencontre, que l’Inter a pris l’avantage (0’30). Sur un mauvais dégagement de la tête du gardien Manuel Neuer, Dejan Stankovic a repris le ballon du rond central du terrain pour ouvrir la marque. Peut-être inscrit trop tôt.
Un jeu collectif sans faille de la part de Schalke 04
Le temps des regrets passés, Schalke 04 a mis en place le plan machiavélique de Ralf Rangnick avec un jeu déployé vers l'avant. Au fur et à mesure que le match avançait, l’inquiétude montait dans le camp des Milanais, beaucoup trop faibles en défense. Si l’égalisation (1-1) de Joel Matip à la 16e minute est largement due à un cafouillage dans la surface, et si l’on ne compte pas le but contre son camp de Andrea Ranocchia, les trois autres buts ne furent que le fruit d’un jeu collectif sans faille, nourri par des stars bien décidées à laisser leur ego au vestiaire.
En premier lieu, Raul. Le "vieux" dont le Real Madrid s’est débarrassé en début de saison s’est refait une jeunesse dans la Ruhr. A bientôt 34 ans, il a voulu prouver qu’il avait encore des choses à apporter au football. C’est chose faite pour l’Espagnol qui a inscrit un but tout en puissance (2-3). Un but qui fait de lui le buteur le plus prolifique de l’histoire de la Ligue des champions (72 buts).
L’autre homme du match est Edu. Auteur d’un superbe doublé, le Brésilien a mystifié par sa technique et sa maîtrise du ballon les arrières milanais, complètement dépassés par les événements. Maicon, Andrea Ranocchia, Cristian Chivu, Javier Zanetti, aucun n’a été à la hauteur de l’enjeu. Son premier but, Edu l'a marqué en deux temps. Balle au pied, il s’est infiltré entre Zanetti et Chivu dans la surface mais a buté sur Julio Cesar avant de le battre de l’extérieur du pied. Sur la balle de match qui finit d’achever les espoirs lombards, Jose Manuel Jurado a servi Edu à la lisière de la surface. Le Brésilien a eu le temps de se retourner et de frapper en pivot. Julio César n'a pu que regarder le ballon fuser dans ses filets. S’en était fini pour l’Inter.
Même si son public a pu se réjouir du retour gagnant de Diego Milito (buteur à la 34e), l’Inter Milan s’est fait humilié sur ses terres. Et l’on voit mal comment Leonardo, qui reste sur deux défaites importantes face à l’AC Milan (3-0) et ce soir (2-5) contre le Schalke 04, pourra rebondir. Face au Bayern Munich, au match aller des huitièmes de finale, les Italiens s’étaient inclinés, 0-1, avant de l’emporter, 3-2, en Allemagne. Mais même avec tout l’optimisme du monde, il semble très difficile de voir des Milanais rebondir.