Le Conseil national de transition, organe représentatif des insurgés libyens contre le régime de Kadhafi, a rejeté, ce lundi, l'idée d'une transition menée par l'un de ses fils, et exige leur départ du pouvoir avant toute négociation.
AFP - Le Conseil national de transition (CNT), qui représente les rebelles, a rejeté lundi l'idée d'une transition menée par un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dont le New York Times a fait état la veille.
"Cela est complètement rejeté par le Conseil", a déclaré le porte-parole du CNT, Chamseddine Abdelmoula, à Benghazi, fief rebelle dans l'Est de la Libye.
"Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique", a-t-il affirmé. "Comment peut-on négocier alors qu'une arme est braquée sur vous ?".
Au moins deux fils du dirigeant libyen proposent une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père, a rapporté dimanche soir le New York Times.
Citant un diplomate sous couvert de l'anonymat et un responsable libyen informés du projet, le quotidien américain indique que la transition serait menée par l'un des fils de Kadhafi, Seif al-Islam.
Mais selon le porte-parole du CNT, l'attitude de Seif al-Islam depuis le début de la révolte, le 15 février, a montré que sa réputation d'homme de changement est fausse. "Les gens pensent qu'il est un réformateur mais depuis le déclenchement de la révolution, il a montré son vrai visage, il est une copie de son père".
D'après le Times, Seif al-Islam et Saadi Kadhafi "veulent avancer pour faire changer le pays" sans leur père.
Leur proposition de transition peut traduire les différences existant de longue date entre les fils de Kadhafi, selon le journal. Alors que Seif et Saadi ont été à l'école occidentale, les deux autres fils de Kadhafi Khamis et Moutassim sont considérés comme des partisans de la ligne dure, indique encore le journal.
Khamis Kadhafi est à la tête d'une milice pro-gouvernementale. Quant à Moutassim, conseiller de la sécurité nationale, il est considéré comme un rival pour Seif dans la compétition à la succession de leur père, ajoute le New York Times.
Le Times ne précise pas si le colonel Kadhafi, 68 ans, souscrit à la proposition de transition mais selon un proche de ses fils, le dirigeant libyen semble être d'accord, poursuit le Journal.
Par ailleurs, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Abdelati Laabidi, a rencontré dimanche à Athènes le Premier ministre grec Georges Papandreou.
L'émissaire du colonel Kadhafi a transmis un message faisant apparaître que le régime "cherche une solution" au conflit en Libye, "selon les mots utilisés par l'envoyé libyen", a déclaré le chef de la diplomatie grecque, Dimitris Droutsas.