logo

Kevin Rolland : "Tignes n’a rien à envier aux Américains !"

, envoyée spéciale à Tignes – Le Français Kevin Rolland a remporté mercredi la médaille d’or du Superpipe de ski freestyle pour la quatrième fois d’affilée. Une consécration pour cet athlète chevronné, toujours en quête de perfection et de reconnaissance. Rencontre.

FRANCE 24  : Kévin Rolland, depuis deux ans, vous avez remporté toutes les compétitions majeures en Superpipe (X-Games Aspen et Tignes en 2010 et 2011, Dew Tour 2011). Quels sont désormais vos objectifs et comment faites-vous pour rester motivé ?

Kevin Rolland remporte son 4e titre de ski freestyle en Superpipe

Dès le premier 'run' (passage), Kévin Rolland a envoyé une série de sauts très impressionants dont un double cork (une double rotation axiale) et un alley-oop flatspin 360 (une rotation contraire au sens naturel de la marche). Et les deux en marche arrière...
(Vidéo : ESPN.com)

Kevin Rolland : La concurrence est de plus en plus rude et le niveau des meilleurs se resserre. Je vais donc tout faire pour rester au top, car rien n’est jamais acquis. Je continue toujours à chercher de nouvelles figures, à innover dans la construction de mes "runs" (passages, NDLR).

A Tignes, j’ai fait mon premier run classique pour assurer. Ensuite, j’ai tenté de nouvelles figures pour les tester en compétition. Je n’ai pas tout réussi, mais je vais travailler dur cet été pour présenter des nouveautés la saison prochaine. Il y a un gros travail de préparation et de technique. Même quand je ne skie pas, j’y pense tout le temps, j’imagine sans cesse de nouvelles figures.

Pour leur deuxième édition, les Winter X-Games Europe organisés à Tignes (Savoie) sont bien partis pour être une réussite. Pensez-vous qu’un jour Tignes égalera la version américaine des X-Games à Aspen ?

K.R. : Bien sûr ! Déjà, en terme de public, on dépasse Aspen (67 000 personnes à Tignes l’an passé, NDLR). A Tignes, on n’a pas grand chose à leur envier. Le public est friand de ce genre de spectacle et on sent bien qu’ici, il nous soutient à fond. Du coup c’est plus difficile à vivre pour les Américains, qui n’en ont pas l’habitude car à Aspen, c’est l’inverse qui se produit !

A titre personnel, depuis que les X-Games sont en France, j’ai bien senti le changement. Les médias s’intéressent à nous, notamment Xavier Bertoni et moi. On nous reconnaît parfois dans la rue et on nous considère maintenant comme des vrais sportifs, plus comme des jeunes fous.

Que peuvent vous apporter les Jeux olympiques, qui pourraient intégrer le ski halfpipe à Sotchi en 2014 ?

K.R. : Ce ne serait que du bonus ! Une preuve encore que l’on nous prend au sérieux, que l’on prend notre sport au sérieux. Si notre discipline devient olympique, de nombreuses portes s’ouvriront. En terme de médiatisation, de sponsors, d’infrastructures, on aura davantage de légitimité. On peut s’entraîner à Tignes, dans le Superpipe des X-Games, presqu'à la maison (Kevin Rolland est originaire de la Plagne, ndlr) dans de très bonnes conditions. On a également monté un groupe d’entraînement, le Freeski Project, pour mettre en commun toutes les compétences avec quatre skieurs et toute une équipe autour. On veut profiter au maximum de cette vague porteuse.