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Le tsunami japonais balaie le bassin Pacifique sans faire de victimes

Après le séisme qui a frappé le Japon, la plupart des pays riverains du Pacifique, de l'Océanie à l'Amérique latine, ont émis des alertes au tsunami. Des vagues de deux mètres se sont écrasées en Californie. Les côtes hawaïennes ont été évacuées.

AFP - Les premières vagues du tsunami provoqué par le séisme au Japon ont atteint vendredi les côtes du Pacifique d'Amérique latine, au Mexique, sans faire de dégâts ni victimes, tandis que plusieurs pays ont évacué des habitants du littoral.

Les vagues ont déferlé sur le littoral de l'Etat mexicain de Basse-Californie (nord-ouest) vers 17h30 GMT et devaient progressivement descendre jusqu'à Puerto Williams, à l'extrême sud du Chili, où le contrecoup du tsunami était attendu aux alentours de 06h00 GMT samedi.

Au Mexique, à Ensenada, le niveau de la mer est monté "d'un demi-mètre", a expliqué Modesto Ortiz, chercheur au Centre de recherche scientifique de cette ville de Basse-Californie.

En Amérique centrale, les vagues sont arrivées plus tard, sans l'effet attendu. La houle est restée "normale", selon les autorités du Costa Rica. Le Guatemala et le Panama ont levé l'alerte.

Au Nicaragua, les vagues "ne sont pas entrées avec la force attendue", a déclaré le président Daniel Ortega.

Au Salvador, le gouvernement a invité les habitants à "dormir tranquilles parce que le danger est passé".

Plus au sud, en Equateur, les vagues devraient arriver samedi à partir de 00H30 GMT.

Les autorités ont évacué des centaines de personnes. "Ici c'est vide. Il ne reste pas âme qui vive", a déclaré Julia Leon, vendeuse ambulante dans la station balnéaire de Playas (335 km de Quito).

Le président Rafael Correa a ordonné "l'évacuation de tous les habitants du littoral du pays et de la province des Galapagos" (archipel touristique à mille km des côtes), soit 300.000 personnes.

Il a décrété l'état d'urgence pour une période pouvant aller jusqu'à 60 jours.

La compagnie pétrolière publique Petroecuador a annoncé la suspension de ses exportations de brut.

Mais Rafael Correa s'est voulu rassurant en fin de journée, appelant ses concitoyens "au calme". "Il est fort probable qu'il ne s'agisse que d'une forte marée", a-t-il déclaré à propos de l'effet du tsunami.

Les vols nationaux vers les Galapagos étaient toujours suspendus.

Encore plus au sud, le Chili a pris la menace au sérieux, plus d'un an après un séisme de magnitude 8,8 et un tsunami qui ont fait 555 morts et disparus en février 2010.

Les autorités ont décidé d'évacuer toutes les "zones potentiellement inondables", selon le ministre de l'Intérieur, Rodrigo Hinzpeter.

Quelques heures avant, il avait annoncé l'évacuation de 1.500 personnes --sur 4.000 habitants-- des zones littorales de l'île touristique de Pâques, située à 3.500 km du continent.

Les Pascuans se sont dirigés dans le calme vers l'aéroport de Mataveri à 45 mètres au-dessus du niveau de la mer, selon les autorités et des témoins.

Les vagues devaient atteindre l'île chilienne vers 22h47 GMT, selon le Bureau national des urgences (Onemi).

Au Pérou, des dizaines de milliers de personnes sur la côte étaient évacuées.

Au nord, "plusieurs villes comme Piura et Chiclayo (au nord) ont commencé l'évacuation de façon lente et ordonnée", a indiqué le directeur des Opérations de l'Indeci, Guillermo Alvizuri.

A Lima, dont la majeure partie surplombe le Pacifique, la voie expresse de 15 km circulant le long des plages a été fermée à la circulation.

La majorité des chefs d'Etat de la région ont fait part de leurs condoléances au gouvernement japonais, notamment la présidente du Brésil, pays où vit une des plus fortes communautés japonaises au monde hors de l'archipel nippon, avec 1,5 million de personnes en comptant les immigrants et leurs descendants directs.