Inculpé de génocide et de crimes de guerre, l'ex-chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic comparaît pour la première fois devant le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye. Il doit annoncer s'il plaide coupable ou non coupable.
REUTERS - L'ancien chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic comparaît pour la première fois ce jeudi après-midi devant le Tribunal pénal international de La Haye pour répondre d'accusations de génocide et de crimes de guerre.
Celui qui dirigea la République serbe de Bosnie pendant la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995, doit répondre de ses actes pendant le siège de Sarajevo, qui fit 11.000 morts en 43 mois, et du massacre de 8.000 musulmans de Bosnie à Srebenica en 1995.
Arrêté le 21 juillet près de Belgrade après onze années de clandestinité, Radovan Karadzic a été transféré mercredi aux Pays-Bas et a passé sa première nuit dans le centre de détention du TPIY à Scheveningen, dans la banlieue de La Haye.
Il doit se présenter à 14h00 GMT devant le juge Alphons Orie qui lui demandera s'il plaide coupable ou non coupable des charges retenues contre lui, après lecture de l'acte d'accusation ou d'un résumé de l'acte.
L'ancien président des Serbes de Bosnie a décidé de se défendre seul, comme l'ancien président serbe Slobodan Milosevic, mort en détention en 2006 d'une crise cardiaque avant la conclusion de son procès malgré quatre ans d'audiences.Le procureur en chef du TPIY, Serge Brammertz, a insisté sur sa volonté d'éviter un nouveau procès-fleuve. "Bien sûr, il faudra plusieurs mois avant que l'accusation et la défense soient prêts à commencer.
Ce sera un procès complexe, mais nous sommes pleinement conscients de l'importance d'être efficaces", a-t-il déclaré mercredi à des journalistes. Karadzic, qui est âgé de 63 ans, est persuadé qu'il sera lavé de l'accusation de génocide, a déclaré son avocat à Belgrade. Son entourage l'a dit en pleine forme mentale, prêt à répondre à ses accusateurs.