Le Cambodge et la Thaïlande ont accepté l'envoi d'observateurs par l'Indonésie pour superviser le fragile cessez-le-feu en place. Des combats opposent régulièrement les troupes des deux pays sur la zone frontalière.
AFP - La Thaïlande et le Cambodge ont donné leur accord mardi pour l'envoi d'observateurs indonésiens sur les lieux du conflit territorial qui les oppose et qui a fait une dizaine de morts début février, a annoncé l'Asean.
Les deux pays se sont également engagés à prévenir tout nouvel affrontement après ceux, à l'arme lourde, qui les ont opposés entre le 4 et 7 février, tuant dix personnes dont sept côté cambodgien. Ils ont en outre décidé de poursuivre des négociations, avec la médiation de l'Indonésie, en vue de trouver une issue au différend.
Cet accord a été annoncé à Jakarta au cours d'une réunion "d'urgence" placée sous l'égide de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et organisée par l'Indonésie, qui la préside cette année.
La Thaïlande et le Cambodge se disputent une zone frontalière qui abrite le temple de Preah Vihear, des ruines du XIe siècle attribuées au Cambodge, dont le classement par l'Unesco en 2008 avait provoqué la colère des nationalistes thaïlandais. Plusieurs secteurs de la frontière n'ont pas été délimités.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé la semaine dernière que les belligérants signent un "cessez-le-feu permanent".
it"La Thaïlande et le Cambodge se sont entendus pour inviter l'Indonésie, en tant que pays présidant l'Asean, à observer le cessez-le-feu", a indiqué la présidence de l'Asean dans un communiqué à l'issue de la réunion.
"L'Indonésie observera des deux côtés de la frontière. Les observateurs ne seront pas armés (...) Il ne s'agit pas d'une force de maintien de la paix", a précisé le ministre indonésien des Affaires étrangères, Marty Natalegawa.
Ce conflit est considéré comme un test pour l'Asean (Birmanie, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam), un bloc de dix nations régi par un principe de non ingérence dans les affaires intérieures de ses membres.