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L'armée promet une "transition pacifique" vers "un pouvoir civil élu"

Le conseil suprême des forces armées égyptiennes, qui exerce le pouvoir depuis la démission de Hosni Moubarak, a promis samedi un pouvoir civil élu. Au Caire, des milliers de manifestants continuaient samedi soir à fêter le départ du raïs.

AFP - L'armée, dépositaire du pouvoir après la chute du président Hosni Moubarak, a promis samedi une "transition pacifique" vers "un pouvoir civil élu" et s'est engagée à respecter les traités internationaux signés par l'Egypte, dont les accords de paix avec Israël.

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Notre envoyé spécial au Caire, à 22h GMT+1
L'armée promet une "transition pacifique" vers "un pouvoir civil élu"

Des dizaines de milliers d'Egyptiens continuaient dans la soirée à fêter la chute du raïs, tombé la veille sous la pression de la rue après trois décennies au pouvoir, sur la place Tahrir, au Caire, épicentre de la révolte lancée le 25 janvier.

Le conseil suprême des forces armées, une instance de dirigeants militaires qui a pris la direction du pays, a annoncé que le gouvernement nommé par M. Moubarak quelques jours avant son départ resterait en place pour assurer la gestion des affaires courantes.

L'Egypte "restera engagée envers tous ses traités régionaux et internationaux", a-t-il souligné. L'Egypte est, avec la Jordanie, le seul pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël.

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Des manifestants continuent à occuper la place Tahrir
L'armée promet une "transition pacifique" vers "un pouvoir civil élu"

L'Etat hébreu, qui n'a pas caché ces derniers jours ses craintes de voir émerger au Caire un nouveau pouvoir hostile à cet accord, s'est félicité de ces "assurances", ajoutant que ce traité était "une pierre angulaire pour la paix et la stabilité dans tout le Moyen-Orient".

L'armée s'est aussi engagée à une "transition pacifique du pouvoir" qui "préparera le terrain à un pouvoir civil élu en vue de construire un Etat démocratique libre", a déclaré le conseil dans ce texte lu par un militaire à la télévision d'Etat, sans toutefois donner de calendrier.

Le président américain, Barack Obama, a salué dans la soirée cette promesse du retour à un pouvoir civil et du respect des obligations internationales de l'Egypte.

"Le gouvernement actuel et les gouverneurs continueront de travailler jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit formé", a ajouté le conseil, dirigé par le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui, 75 ans, le nouvel homme fort du pays.

Le gouvernement tiendra dimanche sa première réunion depuis la démission de M. Moubarak, selon l'agence Mena.

Dans la soirée, des dizaines de milliers de personnes étaient toujours rassemblées place Tahrir. Dans une ambiance bon enfant, elles écoutaient un groupe chanter de la musique populaire arabe et des chants patriotiques.

Plus tôt, de nombreux volontaires, armés de balais et de sacs, s'étaient lancés dans le nettoyage de la place. "Hier, je manifestais, aujourd'hui, je construis", proclamaient des feuilles scotchées à leurs habits.

L'armée a dégagé barricades et barbelés autour de la place et des grues ont enlevé les carcasses de voitures brûlées, rappels des violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, puis entre pro et anti-Moubarak, au cours de cette révolte qui a fait au moins 300 morts, selon l'ONU et l'organisation Human Rights Watch.

A Ismaïliya, grande ville située sur le canal de Suez, des centaines de policiers ont manifesté pour protester contre la corruption dans leurs rangs.

Mais 600 prisonniers se sont échappés samedi d'une prison du Caire après des émeutes, selon des services de sécurité qui font état de plusieurs morts ou blessés.

Sur le plan judiciaire, le procureur général a interdit à l'ancien Premier ministre Ahmad Nazif et à l'actuel ministre de l'Information Anas el-Fekki de quitter le pays "au vu des plaintes déposées contre eux", a rapporté la Mena, sans plus de précision sur ce qui leur était reproché. La télévision publique a annoncé peu après la démission de M. Fekki.

Malgré l'euphorie et l'incertitude, la vie reprenait son cours. Le couvre-feu a été allégé: il débutera désormais à minuit au lieu de 20H00 (18H00 GMT), et durera jusqu'à 06H00 (04h00 GMT). La Bourse du Caire, fermée depuis le 27 janvier, doit rouvrir mercredi, a annoncé la télévision d'Etat.

L'annonce de la démission de M. Moubarak est intervenue au 18e jour de la révolte populaire, alors que plus d'un million de personnes manifestaient contre le raïs à travers l'Egypte, un pays de plus de 80 millions d'habitants. Selon son parti, il a quitté Le Caire pour Charm el-Cheikh (Sinaï), où il dispose d'une résidence.

L'Arabie saoudite, qui avait soutenu M. Moubarak pendant la révolte, s'est félicitée samedi de "la transition pacifique", et l'organisation de la conférence islamique a "félicité" les Egyptiens et exhorté les autres dirigeants arabes et musulmans à accélérer leurs réformes.

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Des manifestations de soutien au peuple égyptien partout dans le monde
L'armée promet une "transition pacifique" vers "un pouvoir civil élu"

Au-delà de l'Egypte, l'annonce de la chute du régime a provoqué une explosion de joie dans plusieurs pays de la région, notamment à Tunis, où un mouvement de contestation similaire avait fait fuir le président Zine El Abidine Ben Ali quatre semaines plus tôt.

Au Yémen, des milliers de jeunes ont manifesté samedi à Sanaa pour appeler au départ du président Ali Abdallah Saleh, et à Gaza, 2.000 étudiants proches du mouvement islamiste Hamas ont célébré la chute de M. Moubarak. Un millier d'Arabes israéliens ont également défilé à Nazareth (nord d'Israël).