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La place Tahrir toujours occupée alors que le nouveau cabinet doit se réunir

Malgré l'ouverture de négociations entre le régime et l'opposition, des milliers de manifestants occupent toujours la place Tahrir, au Caire. Le nouveau cabinet formé par Hosni Moubarak doit, pour la première fois, se réunir au complet ce lundi.

REUTERS - Le nouveau gouvernement égyptien formé par Hosni Moubarak doit se réunir au complet ce lundi pour la première fois depuis le début de la contestation du régime, qui se poursuit dans le centre du Caire malgré l'ouverture de négociations avec l'opposition

Au pouvoir depuis près de 30 ans, Hosni Moubarak a annoncé qu'il ne solliciterait pas de nouveau mandat lors de l'élection présidentielle prévue en septembre. Il n'entend toutefois pas quitter la présidence d'ici là et il réclame un retour au calme durant cette période de transition.

Les opposants qui manifestent depuis le 25 janvier sur la place Tahrir campent cependant sur leur position: ils exigent le départ immédiat d'Hosni Moubarak et prévoient de nouveaux rassemblements mardi et vendredi.

Afin de faciliter la circulation autour de la place Tahrir, l'un des principaux carrefours de la capitale égyptienne, l'armée a tenté tôt lundi de réduire l'espace occupé par les contestataires. Ces derniers sont vivement sortis de leurs tentes pour encercler les militaires et les empêcher de parvenir à leurs fins.

Pour prévenir toute initiative de l'armée, plusieurs dizaines de manifestants ont décidé de dormir devant les roues des blindés.

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"L'armée commence à s'impatienter et les manifestants aussi. L'armée veut nous entasser dans un petit cercle au milieu de la place pour pouvoir rétablir la circulation", a déclaré Mohamed Chalabi, un manifestant de 27 ans, interrogé au téléphone par
Reuters.

Scepticisme

L'activité a repris dans une grande partie du pays dimanche et les banques ont rouvert, de longues files d'attente se formant pour retirer de l'argent liquide.

Une forme de lassitude semble perceptible dans la population après quasiment deux semaines de blocage.

Hosni Moubarak a remanié son gouvernement fin janvier pour tenter d'apaiser la colère des centaines de milliers de manifestants ayant protesté à plusieurs reprises contre un
régime en place depuis 1981, contre la pauvreté, la corruption et le manque de libertés.

Les Etats-Unis, qui ont constamment considéré le président égyptien comme un allié dans la région, ont réclamé une transition "ordonnée" et immédiate vers un régime plus
démocratique.

Un dialogue politique a été engagé dimanche avec l'opposition, notamment les Frères musulmans, pourtant réprimés jusqu'alors par le régime.

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Vers une timide reprise économique
La place Tahrir toujours occupée alors que le nouveau cabinet doit se réunir

Après cette réunion présidée par le nouveau vice-président Omar Souleimane, le gouvernement a annoncé un accord sur un cadre de négociations. Il a ajouté que le processus serait supervisé par Hosni Moubarak.

Un comité a été créé afin de réfléchir à des réformes constitutionnelles. Le gouvernement a aussi évoqué la libération de prisonniers politiques, la liberté de la presse et une levée de l'état d'urgence.

L'opposition a réagi avec prudence et scepticisme en l'absence de réformes profondes. Abdel Monem Aboul Fotouh, des Frères musulmans, a jugé que la déclaration du gouvernement traduisait de "bonnes intentions mais sans inclure de changements fermes".

Le président américain Barack Obama a souligné dimanche que l'Egypte était engagée dans un processus irréversible et que l'heure du changement était arrivée.