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La justice britannique étudie à compter de ce lundi la demande d'extradition vers la Suède du fondateur de WikiLeaks, accusé de viol et d'agression sexuelle. Des rapports secrets de la police portant sur l'enquête ont été publiés sur Internet.

AFP - Julian Assange comparaîtra lundi et mardi devant la justice britannique qui étudiera sa demande d'extradition vers la Suède, alors que des documents confidentiels de la police jetant une lumière crue sur les accusations de viol visant le fondateur de WikiLeaks ont été publiés.

L'Australien de 39 ans, en liberté surveillée depuis le 16 décembre, a acquis une notoriété internationale avec la diffusion, depuis fin novembre sur son site internet WikiLeaks, de centaines de télégrammes diplomatiques secrets qui ont irrité plusieurs pays, Etats-Unis en tête.

Il a toujours nié les accusations de viol et agression sexuelle qui pèsent contre lui, affirmant qu'elles faisaient partie d'une campagne de dénigrement destinée à discréditer son travail et à le faire taire.

Au moment où il comparaîtra lundi, plusieurs personnalités, dont la Britannique Jemima Khan, égérie de mode et ambassadeur de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance), participeront à Londres à une manifestation de soutien au fondateur de WikiLeaks.

La décision du juge, qui doit se prononcer sur l'extradition de M. Assange, sera importante, mais probablement pas décisive, l'Australien disposant de nombreuses possibilités de recours. La procédure judiciaire pourrait prendre au final plusieurs mois.

Les autorités suédoises veulent interroger M. Assange dans le cadre d'une enquête pour agression sexuelle et viol présumés, ouverte après la plainte de deux femmes.

Des rapports de police confidentiels sur l'enquête viennent d'être publiés sur internet. S'ils n'apportent pas de nouveaux éléments pour les avocats de M. Assange, qui les avaient déjà en main, ils jettent une lumière crue sur les faits qui lui sont reprochés.

Selon l'un de ces documents, l'une des femmes qui a porté plainte contre l'Australien raconte, dans le menu détail, un rapport sexuel initié, selon elle, par M. Assange alors qu'elle dormait et pour lequel il aurait refusé de mettre un préservatif.

Visé par un mandat d'arrêt international lancé par la justice suédoise, M. Assange avait été arrêté en Grande-Bretagne le 7 décembre, avant d'être placé en liberté conditionnelle neuf jours plus tard.

Il vit depuis en résidence surveillée dans la propriété cossue d'un ami, située à 200 km au nord-est de Londres, est soumis à un couvre-feu, porte un bracelet électronique et doit pointer tous les jours auprès de la police.

Ces conditions ont été assouplies pour dimanche et lundi, afin de lui permettre de résider à Londres pour les audiences.

Les avocats de M. Assange s'opposent à son extradition vers la Suède, avançant notamment qu'il y a un risque que leur client soit ensuite envoyé aux Etats-Unis, où, selon eux, il pourrait être condamné à mort.

La justice fédérale américaine a ouvert une enquête contre le fondateur de WikiLeaks, qui, en plus de télégrammes diplomatiques américains, a publié l'an dernier des rapports de l'armée américaine sur les guerres en Afghanistan et en Irak. Elle ne l'a cependant pas officiellement inculpé, et n'a donc pas demandé son extradition.

Début février, M. Assange a demandé au Premier ministre australien Julia Gillard de le rapatrier. "Julia Gillard devrait prendre activement des mesures pour mon rapatriement et nous protéger (WikiLeaks). Elle devrait contacter l'ambassade des Etats-Unis pour leur dire d'arrêter", a estimé M. Assange, qui s'est dit impatient de rentrer dans son pays.