Formé en 1997 à Detroit, le duo composé de Jack et de Meg White a annoncé sa séparation mercredi via un communiqué de presse. Le groupe laisse derrière lui plusieurs albums majeurs, un style unique et un tube planétaire : Seven Nation Army.
"C'est pour des milliers de raisons, mais principalement pour préserver ce qui est beau et unique dans le groupe et le conserver intact." C’est ainsi que les White Stripes ont justifié leur dissolution, annoncée mercredi dernier via un communiqué de presse. L’annonce n’a surpris personne dans le milieu du rock tant Jack White (John Anthony Gillis de son vrai nom), auteur compositeur chanteur et guitariste de la formation, multipliait les collaborations annexes depuis 2007, année de parution du dernier album du groupe - "Icky Thump". En treize ans, le duo aux couleurs rouge, noir et blanc aura vendu six millions d’albums à travers le monde.
L’histoire débute en 1997 à Detroit (Michigan), un an après le mariage entre les deux tourtereaux – ils ont affirmé pendant longtemps être frère et sœur avant d’avouer leur union, qui a pris fin en 2000. Rapidement, le groupe émerge de la scène locale. La formation sort un premier album en 1999, comprenant plusieurs reprises (Robert Johnson, Bob Dylan). Plus affirmé, l’album "De Stijl" sort lui en 2000. Il est suivi un an plus tard de "White Blood Cells", qui confirme la tendance ‘grosse guitare’ du duo.
Seven Nation Army, hymne des stades
Il faut attendre l’album suivant, Elephant, pour que le monde découvre les natifs de Detroit avec "Seven Nation Army" - chanson reprise notamment par les supporters italiens lors de la victoire de leur équipe à la Coupe de monde de football 2006. Album rock référence des années 2000, Elephant contient pléthore de tubes (Hardest Button to Button, I Just Don't Know What to Do with Myself…) et intronise définitivement la formation au panthéon du rock. La gloire est au rendez-vous, les tournées mondiales s’enchaînent, les clips sont à la hauteur, les morceaux du groupe sont repris aux quatre coins de la planète… Bref, tout roule.
L’album suivant, "Get Satan behind Me" (2005), démontre l’étendue des possibilités du duo. Le piano y est quasi omniprésent. Si la critique se montre mitigée, les White Stripes surprennent leur monde, notamment avec les titres "My Doorbell" ou "The Denial Twist". De nouveau, le groupe squatte les "top ten" des charts, avec des clips qui font toujours autant fureur, notamment celui de "Blue Orchid".
Le prix des tournées
Mais Meg montre des signes de fatigue, liés notamment au stress des tournées. Quant à Jack, il s’est entre-temps ouvert à de nouveaux horizons artistiques - avec notamment un passage par la case Hollywood, où il tourne notamment dans "Retour à Cold Mountain" et compose la BO de la franchise James Bond, Quantum of Solace. Côté musique, le guitariste surdoué multiplie les collaborations et crée le groupe The Raconteurs.
L’année 2007 voit sortir le dernier opus du couple, "Icky Thump" (qui marque un retour au garage rock après la période "Get Satan Behind Me"), mais sa sortie n’est pas suivie de la tournée mondiale initialement prévue. Depuis, l’incertitude régnait quant à une éventuelle reprise des enregistrements en studio, alors que Jack White continuait d’explorer les gammes rock, notamment avec un autre groupe (décidément !), The Dead Weather, dont le dernier album en date est sorti courant 2010.
Quatorze ans après sa formation, le groupe, considéré par beaucoup comme celui qui a remis le garage rock au goût du jour, tire ainsi sa révérence de la plus belle des manières : au sommet de sa gloire et sans la moindre guéguerre d’ego. Pas si mal…