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Le kamikaze de l'aéroport de Moscou originaire du Caucase du nord

Il s'agirait d'un jeune homme, d'une vingtaine d'années, originaire de l'une des Républiques caucasiennes, annoncent les enquêteurs. C'est la première fois qu'un attentat à Moscou vise avant tout des étrangers, indiquent les autorités.

AFP - Les enquêteurs russes ont annoncé samedi que l'auteur de l'attentat suicide à l'aéroport de Moscou était originaire de l'instable Caucase russe et qu'il cherchait "avant tout" à tuer des étrangers, une conclusion de mauvais augure pour la sécurité des JO de 2014 à Sotchi.

Le kamikaze a été identifié par le Comité d'enquête de Russie comme un "homme de 20 ans, originaire d'une des républiques du Caucase du Nord", région du Sud du pays en proie depuis des années à une sanglante rébellion armée islamiste.

Les enquêteurs ne veulent cependant pas divulguer son nom afin d'"identifier et d'arrêter les organisateurs et complices" de l'attentat. Ils ont cependant souligné que l'attaque, qui a tué 35 personnes lundi, dont huit ressortissants d'autres pays que la Russie, visait "avant tout" des citoyens étrangers.

"Ce n'est pas par hasard que l'acte de terrorisme a eu lieu dans la salle des arrivées des vols internationaux (de l'aéroport Moscou-Domodedovo). Selon les enquêteurs, l'attaque terroriste visait à tuer avant tout des ressortissants étrangers", a indiqué le porte-parole.

Selon la liste des victimes publiée par le gouvernement, 27 Russes ont été tués ainsi que deux ressortissants du Tadjikistan, un citoyen ouzbek, deux Autrichiens, un Allemand, une Ukrainienne et un Britannique.

Sur la piste du Caucase

C'est la première fois qu'un attentat à Moscou vise, de l'aveu des autorités, avant tout des étrangers, alors que nombre d'observateurs s'interrogent sur la capacité de la Russie à garantir la sécurité des jeux Olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi, ville au bord de la mer Noire située à quelques centaines de kilomètres des zones instables du Caucase.

Les enquêteurs n'avaient donné aucune information officielle sur l'avancée de leurs investigations depuis lundi, mais de nombreuses sources policières avaient indiqué aux médias russes que la piste caucasienne était largement privilégiée.

Tous les attentats suicide de ces dernières années à Moscou ont été revendiqués par les rebelles islamistes caucasiens, à l'instar de la double attaque dans le métro de Moscou en mars 2010 qui avait fait 40 morts.

L'attentat lundi dans le principal aéroport de Russie n'a cependant toujours pas été revendiqué, mais le fait que le kamikaze soit originaire du Caucase laisse entendre que les rebelles de la région en sont les organisateurs.

Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces russes et indépendantistes, la rébellion s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé les frontières tchétchènes pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord.

Outre la Tchétchénie, les républiques d'Ingouchie, du Daguestan et de Kabardino-Balkarie sont régulièrement le théâtre d'attentats et d'attaques armées, qui visent généralement les forces de l'ordre.

Le Comité d'enquête russe a par ailleurs confirmé samedi les informations révélées par la presse selon lesquelles des islamistes avaient cherché à commettre un attentat suicide le 31 décembre à Moscou.

La bombe a cependant explosé accidentellement, selon la presse, dans un chambre d'un complexe sportif du quartier de Kouzminki. Quatre suspects ont été arrêtés, selon le Comité.

Les enquêteurs assurent que l'attaque de Domodedovo et la tentative d'attentat du 31 décembre ne "sont pas liés", mais que les deux ont été commises par des "groupes armés agissant dans différentes républiques caucasiennes".

Le Comité d'enquête ne fait par contre aucune mention dans son communiqué de Vitali Razdoboudko, 32 ans, un Russe converti à l'Islam que la presse russe présentait depuis plusieurs jours comme le suspect numéro un de l'attentat à l'aéroport.

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