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La population entame les opérations de nettoyage à Brisbane

Les opérations de nettoyage continuaient ce samedi dans l'État du Queensland où plus de 80 villes ont été frappées par des inondations sans précédent. A Grantham, à 100 km de Brisbane, 20 personnes sont toujours portées disparues.

AFP - Des milliers d'habitants de Brisbane et une armée de volontaires, les pieds dans la boue, continuaient samedi à nettoyer quartiers et maisons dévastés par les pires inondations en près de 40 ans dans l'est de l'Australie alors que le sud du pays est touché à son tour.

Au sud, à plus de 1.000 km de Brisbane, 29 villes de l'Etat de Victoria sont inondées et plus de 2.500 habitants ont dû évacuer leur maison.

Le Premier ministre Julia Gillard s'est déclarée "très inquiète" face à la situation dans cet Etat qui a pour capitale Melbourne.

Deux autres Etats sont touchés, la Nouvelle-Galles du Sud, où 7.000 personnes sont isolées et l'île de Tasmanie.

"Nous craignons que l'eau dépasse le niveau des inondations de 1956, qui ont été très graves", a déclaré un porte-parole des services de secours du Victoria.

L'Australie sous des "inondations bibliques"
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Dans le Queensland, où plus de 80 villes, dont Brisbane, 3e métropole du pays ont été frappées, les inondations ont fait au moins 16 morts et 20 disparus.

Plus de 22.000 volontaires se sont présentés samedi pour apporter leur aide aux sinistrés, répondant à l'appel du maire de Brisbane, Campbell Newman.

L'un d'eux, l'ancien Premier ministre et ministre actuel des Affaires étrangères, Kevin Rudd, a dû être soigné à l'hôpital pour une plaie au pied qui s'est infectée.

Dans cette ville de 2 millions d'habitants, la tâche est immense: les rues de nombreux quartiers de banlieue sont encombrées par des montagnes de détritus retirés des maisons.

A Grantham, un village à 100 km, dans la Lockyer Valley, rebaptisée "the Death Valley" (la vallée de la mort), les recherches se poursuivent alors qu'au moins 20 personnes sont toujours portées disparues.

"Nous risquons de ne jamais retrouver les disparus. Les corps ont probablement été emportés à des dizaines de kilomètres", a déclaré vendredi à l'AFP le sergent Howard Glass, policier à Helidon, village le plus proche.

Bouclé par la police, Grantham offrait vendredi un paysage de désolation, comparé par le Premier ministre de l'Etat, Anna Bligh, à "une zone de guerre": la voie de chemin de fer a été soulevée sur des kilomètres, l'eau y a déposé pêle-mêle un bateau, des voitures, une caravane.

"Les maisons arrachées flottaient, je voyais du toit passer sur l'eau des conteneurs et des voitures et j'entendais les gens appeler au secours mais je ne pouvais rien faire", raconte à l'AFP Sean Hooh, 36 ans, arrivé il y a juste deux ans dans le village. Après plusieurs heures d'angoisse, Sean, sa femme Teresa et leurs trois enfants ont été évacués sur un bateau pneumatique.

Une cinquantaine d'habitants sont encore hébergés dans le centre d'évacuation de Helidon. "Les gens sont sous le choc, ils ont vu ou vécu des choses terribles", témoigne Rachel, une volontaire de 43 ans qui a dû fuir avec ses deux enfants face à "un mur d'eau".

"Ma fille était au bord de la rivière. Elle a vu sur l'autre rive une mère et sa fille accrochées au toit d'une voiture. La voiture a été happée par les eaux, et les deux personnes ont été englouties. Depuis lundi, ma fille fait des cauchemars toutes les nuits", ajoute Rachel, les larmes aux yeux.

Maggie, autre volontaire de 56 ans, ne peut retenir ses larmes: "Nous connaissons une jeune maman de Grantham. Elle a résisté face au courant, son bébé de 20 mois dans les bras. Et l'eau a été plus forte et lui a arraché son enfant. Elle a survécu, on n'a pas retrouvé le corps du bébé".

Le président américain Barack Obama a appelé samedi le Premier ministre australien pour lui présenter ses condoléances.