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Sobre et sombre ou festive et colorée, la haute couture 2009 s'adapte à la crise. Paroles de créateurs qui tentent de coller à l'air du temps : Paul Smith, Alber Elbaz, Franck Boclet...

La déprime économique affecte le luxe. Les grandes maisons ne s’en cachent plus, le tabou est levé. Le sujet est même incontournable à la Fashion Week de Paris, où les créateurs s’adaptent : la tonalité générale est sobre et sombre, l’ostentatoire est rangé au placard. Le noir s’impose chez Givenchy et Hugo Boss, par exemple.

Toutefois, la réponse aux difficultés financières n’est pas qu’austérité et sobriété. "Je n'ai pas voulu tomber dans le cliché de la crise, c’est-à-dire le costume noir ou gris", explique Franck Boclet, créateur pour Emanuel Ungaro, interrogé sur l’émission Haute Couture de FRANCE 24.

Même discours dans les bouches d’Alber Elbaz, directeur artistique chez Lanvin, et de Paul Smith : besoin de diffuser du "rêve" et du "désir" en temps de crise pour Elbaz, priorité sur "des vêtements très portables, pas chères, et qui vous rendent heureux et optimiste", pour Smith.

"Je trouve que la crise a des effets plutôt sains", estime Eric Dalbin, directeur du label Dalbin, qui organise des événements pour des maisons de luxe telles que Vuitton, Cartier, Dior et Gaultier. "Il y a eu des côtés très fastueux par le passé. Et la crise oblige à s’intéresser au sens, à faire primer la créativité. Car on n’est pas forcément créatif avec un gros budget."