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Triste dimanche pour le tennis français à Roland-Garros

Après deux journées prometteuses, les trois joueurs tricolores qui montaient au filet dimanche, Jérémy Chardy, Paul-Henri Mathieu et Michaël Llodra, ont été éliminés en huitièmes de finale.

AFP - Après deux journées triomphales, le tennis français a vécu un dimanche maussade à Roland-Garros avec les éliminations de Paul-Henri Mathieu, Jérémy Chardy et Michaël Llodra en huitièmes de finale.

Amputé de trois de ses membres, le camp français compte désormais sur Gaël Monfils et Julien Benneteau pour accrocher au moins un quart de finale.

Si le premier aura ses chances face à Ivan Ljubicic, la tâche de Benneteau s'annonce immense face à Roger Federer. Comme en 1971, unique précédent de l'ère Open où cinq Français ont atteint la deuxième semaine, le tennis tricolore risque donc de laisser des plumes en huitièmes de finale, Patrick Proisy ayant été, il y a trente-sept ans, le seul à franchir le cap.

Même s'ils n'ont pas réussi à remporter le moindre set, les trois travailleurs du dimanche n'ont cependant pas grand-chose à se reprocher vu la qualité de leurs adversaires.

Chardy, 145e à l'ATP, est le seul à pouvoir cultiver des regrets puisqu'il s'est procuré des balles de set dans chacune de ses trois manches face à Nicolas Almagro! Deux dans la première, trois autres dans le tie-break de la deuxième et une dernière à 5-4 dans la troisième.

Solide, parfois chanceux aussi, l'Espagnol, futur adversaire de Nadal, les a toutes écartées pour démoraliser (7-6, 7-6, 7-5) le Palois hardi qui avait abordé la partie comme il l'avait promis, en abrégeant au maximum les échanges.

"Je suis allé au bout. Quand je suis entré sur le court, j'étais déjà fatigué. J'ai eu des occasions mais je ne regrette pas grand-chose. Je me suis un peu tendu dans les moments chauds, j'ai manqué un peu d'expérience. Il a été un peu plus solide que moi."


Llodra dit chapeau

Si Chardy peut se dire qu'il n'est vraiment pas passé loin, les deux autres n'ont en revanche rien pu faire. La remarque vaut surtout pour Mathieu, opposé au meilleur joueur du début de saison, Novak Djokovic (6-4, 6-3, 6-4).

"J'avais en face le joueur le plus en confiance au monde actuellement, a commenté le Strasbourgeois. On le sent dans les frappes, notamment sur les balles de break. Quand on sert une deuxième balle à 190 km/h à ce moment-là, ça veut tout dire."

Llodra était le seul Français à avoir un joueur moins bien classé en face de lui. Mais il s'est tout aussi logiquement incliné devant Ernests Gulbis, la révélation du tournoi (6-4, 7-6, 6-3).

"Pour un joueur qui jouait seulement son deuxième huitième de finale de Grand Chelem, chapeau", a applaudi le Parisien, qui s'attendait secrètement à ce que le Letton de 19 ans dégoupille à un moment ou à un autre dans un contexte qu'il ne fait que découvrir.

Cela a failli se produire lorsqu'il bazardait son jeu de service à 5-4 dans le deuxième set. Mais, alors qu'on craignait le pire pour lui, Gulbis a retrouvé toute sa solidité dans le tie-break pour prendre un ascendant définitif sur Llodra.


Une belle semaine

Pas de psychodrame donc pour les trois Français qui, au vu de leur classement, ont déjà plus que rempli leur contrat en figurant parmi les seize meilleurs joueurs du tournoi.

"Pour moi, c'est un bilan plus que positif, a commenté Llodra. Gagner trois matches en Grand Chelem quand on n'est pas tête de série n'est pas évident."

Seul Français, après les forfaits de Gasquet et Tsonga, à bénéficier de ce rang, Mathieu espérait "bien sûr, aller un peu plus loin" mais était lui aussi d'accord pour dire qu'il n'avait "pas fait un mauvais tournoi".

Quant à Chardy, ça aura été de loin la plus belle semaine de sa vie sur un court de tennis. Dans ce qui n'était que son sixième tournoi sur le grand circuit, le Palois de 21 ans a battu pour la première fois des joueurs du Top 50, dont le N.7, David Nalbandian, après avoir été mené deux sets à zéro.

"Je ne veux retenir que ça. Avoir vécu des moments comme ça a été un grand bonheur. J'ai fait quatre matches en montrant un très bon niveau de jeu."

Avec sa fraîcheur, un jeu aérien et résolument offensif, il aura enchanté la quinzaine. Roland-Garros espère le retrouver l'année prochaine avec un rang plus conforme à son talent.