Thibault Vinçon est l'acteur français du moment. À l'occasion de la sortie, le 29 décembre en France, du film "Le sentiment de la chair", France24.com a rencontré le comédien, dont la prestation lui vaut déjà une présélection pour les César.
Il a incarné un étudiant dilettante en lettres dans "Les amitiés maléfiques", et est actuellement à l'écran dans "Memory Lane", où il joue un jeune musicien. Aujourd'hui âgé de 34 ans, Thibault Vinçon est l'un des amants tourmentés du film de Roberto Garzelli, "Le sentiment de la chair", un conte sur l'obsession érotique dans le milieu médical français. Sa performance lui a valu une présélection pour le César du meilleur espoir masculin. La star montante du cinéma français Thibault Vinçon nous parle de la manière dont il a abordé les nombreuses scènes de sexe dans son dernier film, de ses acteurs préférés et de ses projets.
France24.com : Comment êtes-vous parvenus à jouer les scènes d'amour et de sexe très crues dans le film ?
Thibault Vinçon : Je dois rendre à ma partenaire ce qui lui appartient. Annabelle Hettmann a une formation de danseuse, elle a un rapport au corps assez simplifié. Le réalisateur nous a également fait confiance parce que lui-même avait décidé de bien chorégraphier les scènes. Il avait très bien découpé les différentes séquences, on les avait répétées avant. Il ne s'est pas mis au bord du lit en disant "allez-y, proposez-moi quelque chose et on verra bien". Les scènes physiques étaient donc relativement bien orchestrées. Après, il y a toujours une part d'improvisation, il faut que ça respire. Mais le réalisateur avait une idée précise de ce qu'il voulait créer comme atmosphère autour de ces scènes d'amour.
F24 : Qui sont les acteurs qui vous influencent, qui vous inspirent ?
Thibault Vinçon : En France, il y a des gens que j'admire, mais ce ne sont pas de jeunes acteurs. Par exemple, Jean-Louis Trintignant ou Michel Piccoli. J'adore leurs filmographies, ce sont des acteurs qui me passionnent parce qu'ils ont travaillé un peu sur tous les genres et dans tous les pays. J'aime les vieux comédiens, leur présence devient presque incantatoire. Les acteurs "mûrs" deviennent vraiment magiques. Et parmi tous ceux-là, il y a un mammouth que j'aime par-dessus tout, c'est Gérard Depardieu. Je le trouve transcendant ! Aux États-Unis, il y a des centaines de comédiens magnifiques comme, par exemple, Jack Nicholson.
F24 : Pourriez-vous dire un mot sur vos projets en cours ?
Thibault Vinçon : Je viens de tourner un film avec Emmanuel Bourdieu, avec qui j'avais déjà travaillé dans "Les Amitiés maléfiques" il y a quelques années. C'est un film télé, mais c'est vraiment un film, j'insiste là-dessus. Le scénario retrace la montée de l'antisémitisme en France, sur les vingt années qui ont précédé l'affaire Dreyfus. Le film est centré sur la personnalité d'Edouard Drumont, incarné par Denis Podalydès. Un antisémite notoire qui a écrit "La France juive". Pour ma part, je joue Bernard Lazar, un jeune juif nîmois, laïc et assimilationniste, qui a fini père fondateur du sionisme français. C'est un parcours météorique, passionnant. J'ai aussi travaillé avec Djamshed Usmonov dans "Le roman de ma femme", qui sort en mars en France, avec Olivier Gourmet et Léa Seydoux. Djamshed est un réalisateur tadjik mais le film a été tourné avec une équipe française. C'est une sorte de polar identitaire, sur la disparition d'un homme.