Les Taliban ont revendiqué la responsabilité de deux attaques qui ont fait plus de 10 morts, à Kunduz et à Kaboul. L'année 2010 est la plus meurtrière pour les soldats des forces étrangères en Afghanistan depuis 2001, avec 700 morts.
AFP - Au moins treize soldats et policiers afghans ont été tués dans deux attaques suicides séparées contre l'armée afghane dimanche, l'une à Kaboul, l'autre à Kunduz (nord), où les affrontements avec les assaillants se poursuivaient dans l'après-midi.
Dimanche matin, quatre kamikazes armés de fusils d'assaut et ceints d'explosifs ont pris d'assaut et investi un centre de recrutement de l'Armée nationale afghane (ANA) à Kunduz (250 km au nord de Kaboul).
Le porte-parole du ministère afghan de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi, a précisé que deux kamikazes avaient été abattus avant de pouvoir pénétrer dans le centre, mais que les deux autres y étaient parvenus.
Ces deux assaillants munis de ceintures d'explosifs "ont pris le contrôle d'une partie du
bâtiment d'où ils continuent de résister" aux forces de sécurité déployées en nombre sur place, a déclaré à l'AFP Hamidullah Danishi, vice-gouverneur de la province de Kunduz.
Les insurgés ont pu s'emparer de munitions à l'intérieur du bâtiment, a-t-il précisé, sans plus de détails, ajoutant que quatre militaires et quatre policiers avaient été tués jusqu'ici dans les affrontements.
Des centaines de militaires et policiers afghans, ainsi que des soldats allemands de l'Isaf (Force de l'Otan en Afghanistan) basés à Kunduz, ont bouclé la zone et des hélicoptères quadrillent le ciel, a constaté un correspondant de l'AFP.
Kunduz est une des provinces les plus instables du nord de l'Afghanistan.
Parallèlement, à Kaboul, deux kamikazes ont ouvert le feu dimanche matin sur un car de l'ANA transportant des recrues vers le Centre de formation militaire de Kaboul (KMTC), avant que l'un d'eux ne se fasse exploser, a expliqué le général Mohammad Zahir Azimi à l'AFP.
"Un des kamikazes a été abattu, mais l'autre a réussi à déclencher les explosifs qu'il portait et a tué cinq de nos hommes et en a blessé neuf autres", a-t-il précisé.
Sur les lieux, bouclés par l'armée afghane et des soldats de l'Isaf, un des deux kamikazes gisait sur la route, criblé de balles, non loin de la carcasse de métal tordue et calcinée du car, a constaté l'AFP.
L'attaque s'est déroulée sur Pul-e-charkhi, la route qui relie la capitale afghane aux provinces de l'est du pays, jusqu'à la frontière pakistanaise.
Cette route compte de nombreuses bases militaires et centres d'entraînement de l'armée afghane, qui y circule fréquemment ainsi que les troupes de l'Isaf. Elle a été le théâtre de nombreuses attaques contre les forces de sécurité, mais Kaboul était relativement calme depuis six mois.
Le 18 mai, une attaque suicide à la voiture piégée visant les forces de l'Otan dans l'ouest de Kaboul avait fait 18 morts, dont cinq soldats américains et un canadien.
Un porte-parole des talibans, Zabihullah Muhahid, a revendiqué les deux attaques, affirmant qu'une dizaine de soldats afghans avaient été tués à Kunduz et que l'attaque à Kaboul avait causé de nombreuses pertes dans les rangs de l'ANA.
Par ailleurs, dans le district de Panjwayi dans la province de Kandahar, bastion des talibans dans le sud de l'Afghanistan, un engin explosif improvisé (IED), placé en bord de route, a tué le conducteur d'une voiture et blessé quatre enfants s'y trouvant.