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La confusion perdure dans l'attente d'une annonce du Conseil constitutionnel

Au lendemain de l'annonce des résultats provisoires du second tour de la présidentielle par la CEI, la Côte d'Ivoire, dont les frontières ont été fermées, attend de connaître la décision du Conseil constitutionnel.

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Une nouvelle journée d’incertitude a débuté pour les Ivoiriens, alors que les frontières du pays sont fermées et que les chaînes d’information internationales (dont FRANCE 24 et RFI) ne sont plus diffusées dans le pays. Sur le terrain, la bataille juridico-politique autour de l’élection présidentielle se poursuit. Désormais, "seul le Conseil constitutionnel en détient le dénouement", précise la correspondante de FRANCE 24 en Côte d’Ivoire. Son président Paul Yao N'Dre, considéré comme un proche du président sortant Laurent Gbagbo, avait déclaré jeudi que les résultats "définitifs" seraient annoncés "dans quelques heures".

Une déclaration du Conseil constitutionnel attendue

Ce matin, "aucun résultat ne semble avoir été communiqué et il y a de fortes chances que la journée s’articule autour de l’attente des résultats", relève la journaliste. Une déclaration du Conseil constitutionnel est attendue dans la journée. Quant au Conseil de sécurité des Nations unies, il a prévenu les parties ivoiriennes qu'il était prêt à prendre des "mesures appropriées" contre quiconque entraverait le processus électoral, a rapporté jeudi l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice.

Jeudi, la tension est encore montée d’un cran suite aux rebondissements provoqués par la proclamation des résultats provisoires par la Commission électorale indépendante (CEI).  Selon cette dernière, l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara est arrivé largement en tête du second tour de la présidentielle, avec 54,1% des voix.

Un imbroglio juridique

De son côté, le Conseil constitutionnel ivoirien a déclaré ce résultat non valable hier soir à la télévision nationale, invoquant le dépassement du délai de trois jours après le scrutin imparti à la CEI pour annoncer les résultats provisoires. "Ce délai a expiré mercredi à minuit. (…), la CEI n’est plus compétente pour annoncer les résultats", a-t-il déclaré sur l’antenne de la Radio télévision ivoirienne (RTI). La Majorité présidentielle (LMP), parti du président sortant Laurent Gbagbo, partage ce point de vue, contrairement au camp d’Alassane Ouattara, qui s’appuie sur l’article 59 du Code électoral ivoirien pour affirmer que cette période de trois jours maximum n’était qu’un délai indicatif. Mardi soir, deux représentants du chef de l’État au sein de l’organisation ont empêché le porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba, de proclamer des résultats provisoires. "Ces résultats n’ont pas été validés par la Commission centrale !", ont lancé les protestataires à l’adresse de la presse.

Le Conseil constitutionnel doit examiner les recours des différents partis, dont celui déposé par le camp du chef de l’Etat. Ce dernier a prévenu qu'il comptait sur un recours déposé auprès du Conseil pour faire annuler des votes "frauduleux" dans le nord du pays. L’un des porte-parole d’Alassane Ouattara, Albert Mabri Toikeusse, estime quant à lui que "le Conseil constitutionnel n’a aucune raison d’invalider ces résultats". "Tous les observateurs internationaux ont indiqué que le scrutin avait été régulier", a-t-il déclaré jeudi à France24.com. Il veut croire que l’annonce de la CEI "constitue une étape importante dans le processus électoral".