
En 1997, un Brésilien inconnu aux tenues bariolées s’imposait, à la surprise générale, à Roland Garros. Onze ans plus tard, le public de la Porte d’Auteuil faisait ses adieux à son joueur préféré : Gustavo Kuerten, alias "Guga".
Le tournoi 2008 s’ouvre sous le signe de l’émotion. Le triple vainqueur de Roland Garros, le Brésilien Gustavo Kuerten, est venu recevoir, dimanche, lors de la journée d’ouverture, l’hommage du public dont il est le chouchou.
Classé 1 140e joueur mondial, celui qui fut numéro un mondial s’est logiquement incliné au premier tour face à la tête de série numéro 18, le Français Paul-Henri Mathieu. Rattrapé par son physique, il n’a tenu que trois sets (6-3, 6-4, 6-2). Mais l’essentiel est ailleurs.
S’il n’est plus à son niveau d’antan, “Guga” a comblé les fans avec quelques revers croisés dignes de sa grande époque. Et avec son sourire légendaire qui, lui, n’a pas vieilli.
Tennis-Samba
Le public a rendu, dimanche, un hommage appuyé au meilleur joueur sur terre battue au tournant du siècle. Opposé à un Français, c’est pourtant le Brésilien qui jouait à domicile.
“Guga” s’est fait un nom à Paris, en 1997, en remportant son premier Roland Garros alors qu’il n’était classé que 66e joueur mondial. Son style particulier et sa personnalité explosive avaient alors fait souffler un vent de renouveau sur le prestigieux tournoi parisien.
Le tennis-samba tranchait avec le style austère des matadors espagnols, et Kuerten plaçait le Brésil sur la carte du tennis mondial.
L’histoire d’amour entre le public français et le “gentleman brésilien” se nouait vraiment en 2001, année de son troisième titre à Roland Garros. "Guga" déclarait alors sa flamme au public français en dessinant un cœur dans la terre après une victoire difficile face à Michael Russel.
Une carrière en pointillé
"Guga" a inscrit vingt titres à son palmarès en 13 ans de carrière, dont trois à Roland Garros (1997, 2000 et 2001). Il a également clôturé la saison 2000 à la place de numéro un mondial.
Un problème récurrent à la hanche l’a ensuite éloigné du haut niveau. Absent de l’élite pendant deux ans, il n’a remporté que deux matchs des neuf qu’il a disputés en 2007.
A l’heure de son jubilé, ses fans français ne peuvent nourrir qu’un regret : hasard du tirage au sort, "Guga" n’aura jamais affronté son successeur à Roland Garros, l’Espagnol Rafael Nadal.