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L'électorat de Bédié courtisé par Gbagbo et Ouattara

Les électeurs du candidat malheureux du premier tour, Henri Konan Bédié, sont devenus l’objet de toutes les convoitises en vue du second tour du scrutin qui oppose Laurent Gbagbo à son rival Alassane Ouattara.

À quelques jours du deuxième tour de l’élection présidentielle ivoirienne, les deux candidats en lice Laurent Gbagbo et Allassane Ouattara tentent de rallier de nouveaux électeurs. Avec une participation historiquement élevée au premier tour (80%), les réserves de voix ne sont plus très importantes. Les régions du pays baoulé, situées dans le centre de la République de Côte d'Ivoire, font particulièrement,

l’objet de convoitises de la part des deux candidats. Et pour cause : l’ancien président Henri Konan Bédié, le candidat éliminé (25% des suffrages), avait recueilli les trois quarts des suffrages exprimés dans cette région au premier tour.

"Les deux finalistes savent que l’attitude de ces électeurs est l’une des clés du scrutin de dimanche", note Willy Bracciano, envoyé spécial de FRANCE 24 en Côte d'Ivoire. Entre les deux tours, "HKB" a lancé un appel à voter en faveur de Ouattara, son allié après des années de déchirements. Le camp du premier a longtemps accusé le second d'être un étranger, afin de lui barrer la route de la présidence.

Opérations de séduction

La campagne bat son plein et chaque candidat mène des opérations de séduction afin d’attirer l’électorat de Bédié qui se retrouve en position de faiseur de roi. Les principaux lieutenants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Bédié, tentent de convaincre les militants de faire le bon choix. Pour espérer l’emporter face au président sortant, Ouattara qui a terminé deuxième dans la région, a besoin du report de ces voix. "J'ai voté Bédié au premier tour. Je vote Ouattara au deuxième tour parce que je veux le changement. Je veux la paix en Côte d'Ivoire et je veux que ce pays soit unifié", explique à FRANCE 24 une électrice de la région.

De leur côté, les militants pro-Gbagbo veulent croire que toute la base ne suivra pas forcément la consigne de vote. "Il nous est vraiment difficile de faire passer le message. Mais à force d'expliquer, à force d'informer, à force de communiquer…", espère Gogo Kouassi, jeune militant du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo. "Pour cette élection vers laquelle nous nous dirigeons, la ville de Yamoussoukro va réaliser un score d'au moins 40 % alors qu'on avait réalisé un score de 12 % au premier tour", prophétise-t-il.