Le sommet de Lisbonne a aussi été l'occasion pour les responsables de l'Union européenne et le président américain Barack Obama de se rencontrer. Il a notamment été question de la crise économique et financière.
AFP - Le président américain Barack Obama et les responsables de l'Union européenne se sont rencontrés pour une réunion-éclair dans l'ombre d'une série de sommets de l'Otan à Lisbonne, tentant de dissiper les inquiétudes sur la crise économique et financière.
Alors que les experts de l'Union européenne et du FMI planchent depuis plusieurs jours à Dublin sur un plan d'aide aux banques irlandaises et que les Américains ont demandé aux Européens d'agir vite, le président de l'UE Herman Van Rompuy s'est voulu rassurant.
Il a indiqué lors d'un bref point de presse avoir souligné "que les fondamentaux économiques de l'UE sont solides", en matière de croissance et d'inflation faible, et que les Européens mettaient "en place les instruments nécessaires de soutien financier" aux pays en crise.
"Evidemment, en tant que plus grande puissance économique au monde, ce qui se passe aux Etats-Unis aura un impact profond en Europe. C'est aussi vrai en sens inverse", a souligné Barack Obama, en rappelant les conséquences de la crise de la dette publique grecque au printemps.
"La chose la plus importante que je peux faire pour l'Europe est la même que ce que je peux faire pour les Etats-Unis, c'est promouvoir la croissance et l'emploi aux Etats-Unis", a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Lisbonne.
Dans une déclaration conjointe, les Etats-Unis et l'UE ont appelé samedi leurs partenaires du G20 à "éviter les politiques de dévaluation compétitive et de taux de change ne reflétant pas les fondamentaux économiques".
Une allusion à la politique monétaire chinoise, mais qui prend un sel particulier à la lueur des vives critiques exprimées récemment par les Européens contre l'injection de quelque 600 milliards de dollars de liquidités par la banque centrale américaine, qui a aussi eu pour effet d'affaiblir le dollar.
La rencontre, d'une durée de 90 minutes, a constitué le premier face-à-face dans un cadre bilatéral entre Barack Obama et Herman Van Rompuy, dont le poste a été créé fin 2009 par le Traité de Lisbonne.
Elle avait valeur de séance de rattrapage après l'annulation pour "raisons d'agenda" d'un rendez-vous précédent fin mai à Madrid avec M. Van Rompuy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Les Européens avaient à l'époque vécu cette annulation comme une humiliation, redoutant qu'elle ne soit l'illustration d'un manque d'intérêt de Barack Obama pour l'Europe.
Le président américain, qui revenait tout juste d'une tournée de huit jours en Asie, a reconnu samedi que "ce sommet n'était pas aussi excitant que d'autres sommets parce que nous sommes en gros d'accord sur tout".
Mais il s'est néanmoins attaché à souligner que les Etats-Unis n'avaient "pas d'autre partenaire plus proche au monde que l'Europe".
"La relation de l'Amérique avec ses alliés européens et partenaires est le pivot de notre engagement dans le monde. Et c'est un catalyseur pour la coopération mondiale", a-t-il assuré.
Américains et Européens ont par ailleurs décidé de mettre en place un "groupe de travail" sur la lutte contre le cybercrime.
Mais la déclaration conjointe reste peu diserte sur un autre sujet de frictions transatlantiques, celui des questions climatiques, alors que les Européens redoutent que la victoire des Républicains aux élections législatives de mi-mandat n'empêche les Etats-Unis de s'engager sur la voie d'un accord contraignant.
Sur ce point, ils se contentent de réitérer les engagements en la matière, et de "promouvoir un résultat positif" à la prochaine conférence internationale de Cancun.