logo

Montebourg bouscule l'agenda des primaires en annonçant sa candidature

Le député Arnaud Montebourg ne cache plus ses intentions : il veut être le candidat du PS pour l'élection présidentielle de 2012. Une initiative qui intervient alors que le débat sur le calendrier des primaires agite la rue de Solférino.

"Je suis candidat à la victoire". Le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg a officialisé vendredi sa candidature aux primaires présidentielles du Parti socialiste, pendant le journal de 20 heures sur France 2. Le lendemain, l'ancien porte-parole de la campagne présidentielle de Ségolène Royal a confirmé la nouvelle à près de 500 sympathisants réunis dans son fief de Frangy-en-Bresse. "Je suis venu vous annoncer ma candidature à la présidence de la République française", a lancé le député bourguignon. Un livre-programme du candidat socialiste doit d'ailleurs sortir en librairie la semaine prochaine. Intitulé "Des idées et des rêves", il présente 100 propositions sur l'emploi, la croissance, l'écologie, et les services publics.

Le calendrier des primaires du PS  en ligne de mire

L’officialisation de cette candidature lance la course aux  primaires socialistes alors même que le calendrier de cette élection est contesté. En l'état, l’agenda, approuvé par les militants en 2009, prévoit un dépôt des candidatures en juin 2011 pou un scrutin fixé entre le 15 octobre et le 15 novembre, après les élections sénatoriales.

Le remaniement ministériel opéré par le président Sarkozy
, ayant mis l'UMP en ordre de bataille, plusieurs présidentiables socialistes militent désormais pour l’accélération de la désignation du candidat PS pour 2012. L’ancien premier secrétaire du parti François Hollande, Ségolène Royal et le député-maire d’Evry Manuel Valls, qui fut le premier à se déclarer candidat aux primaires en juillet dernier, jugent en effet le calendrier trop tardif. Les socialistes "doivent se mettre en ordre de marche", a plaidé l'ancienne candidate à l'Elysée.

Un positionnement stratégique pour Montebourg

Pour l’instant, la chef de file du PS, Martine Aubry refuse de céder aux pressions. "Nous avons fixé un calendrier, nous n'avons pas de raison de ne pas le respecter", a-t-elle déclaré mercredi sur TF1. "Ce qui m'importe, c'est qu'on soit en état de marche en 2012", a ajouté le maire de Lille, qui entretient le mystère sur ses intentions présidentielles.

Par ailleurs, le choix de la date des primaires n’est pas anodin pour le plus populaire des candidats potentiels. Dominique Strauss-Kahn, donné favori de la gauche pour 2012, laisse toujours planer le doute sur ses desseins. Stratégiquement, le président du FMI serait mis en difficulté en se prononçant plus rapidement que prévu puisque le mandat qui le retient à Washington court jusqu’en novembre 2012. Le débat reste donc ouvert, d’autant plus que le comité national d'organisation des primaires, présidé par Martine Aubry, tiendra sa première réunion mardi prochain...