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Le gouvernement israélien divisé face au plan américain de gel des colonies

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et la moitié des ministres du cabinet de sécurité se disent prêts à voter pour le plan américain prévoyant un nouveau gel de la colonisation. Un programme auquel s'opposent l'extrême droite et les colons.

AFP - Le cabinet israélien est divisé sur le plan américain en faveur d'un nouveau gel de la colonisation en Cisjordanie, auquel s'opposent l'extrême-droite et les colons, mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu peut le faire adopter de justesse, selon les médias.

D'après les calculs des politologues, sept des 15 ministres du cabinet de sécurité, qui prend les décisions importantes, dont M. Netanyahu, seraient prêts à voter pour la proposition de l'administration Obama.

Six ministres sont hostiles au plan américain et deux ministres du Shass, un parti religieux orthodoxe, ont indiqué vouloir s'abstenir.

Aucune date n'a été fixée quant à un vote du cabinet de sécurité.

Sans attendre ce vote, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a salué l'examen par M. Netanyahu de la proposition américaine en le qualifiant d'"élément très prometteur" et d'"effort sérieux".

Les organisations de colons et l'extrême droite extra-parlementaire ont pour leur part lancé une campagne de pression pour convaincre le Shass, qui se retrouve en position d'arbitre, de s'opposer à un gel.

Les Palestiniens continuent en revanche d'exiger un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie --y compris à Jérusalem-Est annexée-- pour reprendre les négociations de paix bloquées avec Israël, laissant entendre qu'en l'état, la proposition américaine ne répond pas à leurs demandes.

Une rencontre prévue lundi à Ramallah entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le diplomate américain David Hale, adjoint de l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, a été reportée, officiellement en raison de l'imminence de la fête de l'Aïd, selon une source officielle palestinienne.

La proposition américaine, présentée dimanche au conseil des ministres par M. Netanyahu après un séjour aux Etats-Unis, prévoit un nouveau moratoire de 90 jours de la colonisation en Cisjordanie seulement, en échange d'une généreuse enveloppe de mesures de soutien politique et militaire de la part des Etats-Unis, selon des sources israéliennes.

Washington espère que pendant les trois mois de gel, les deux parties parviendront à s'entendre sur le tracé des frontières entre un futur Etat palestinien et Israël, ce qui permettrait de régler le problème de la colonisation, les Israéliens continuant de construire uniquement chez eux.

Parmi les opposants, figurent les faucons du Likoud, le parti de Netanyahu, ainsi que les ministres de la droite extrême, dont le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.

Mais selon les commentateurs, ils ne sont pas en mesure pour le moment de déstabiliser le gouvernement Netanyahu.

"Les opposants à un gel au sein du Likoud n'ont pas les moyens de mener une véritable révolte contre Netanyahu", a estimé la radio militaire.

"Pour le moment, le Premier ministre peut dormir sur ses deux oreilles: aucune figure importante du Likoud n'est vraiment prête à le menacer", a renchéri la radio publique.

M. Netanyahu s'est abstenu d'afficher publiquement son soutien à la proposition américaine en soulignant qu'elle n'était "pas encore finale".

"Israël a présenté plusieurs conditions qui n'ont pas été remplies. Ce n'est que lorsqu'elles auront été acceptées que le Premier ministre présentera le dossier au cabinet de sécurité", a prévenu dimanche soir un haut responsable sous couvert de l'anonymat.

Cette mise au point a été faite peu après que le président américain Barack Obama a salué le "sérieux" de M. Netanyahu et jugé "prometteur" l'examen par Israël d'un nouveau gel.

Selon la radio publique, le président Obama aurait ainsi voulu "forcer la main" de M. Netanyahu en faisant son éloge avant même qu'une décision officielle n'ait été prise par Israël.