Le XV de France lance sa campagne de test-matchs de novembre samedi à Nantes (18 heures) en affrontant la sélection fidjienne . En sept confrontations, jamais les tricolores ne se sont inclinés face aux insulaires.
REUTERS - Mine de rien, le XV de France joue gros samedi lors du premier test de sa tournée de novembre qui va commencer à égrener le sablier des dix derniers matches d'avant Coupe du monde.
L'adversaire, les Fidji, n'est pas des plus prestigieux. La France les a toujours battus en sept rencontres et leur a infligé quelques raclées mémorables dont un 77-10 en 2001, en novembre déjà.
Il neigeait ce jour-là à Sant-Etienne. Il va pleuvoir sur Nantes samedi et chacun sait, depuis que Barbara l'a chanté, que "le ciel de Nantes rend les coeurs chagrins".
Au nombre de ces coeurs, seront peut-être ceux des invités du dernier bal des débutants, les piliers Luc Ducalcon et Jérôme Schuster, le centre Fabrice Estebanez, l'ailier Julien Arias et l'arrière Jérôme Porical.
Ceux-là savent que leur première ou deuxième sélection est un marchepied mais qu'ils n'auront que 80 minutes pour entrouvrir les portes du train de la Coupe du monde.
Bien que plus endurcis, d'autres coeurs battront fort dans les vestiaires de la Beaujoire.
Les 32 ans et les 47 sélections du deuxième ligne Jérôme Thion ne pèseront pas lourd face au défi d'un retour après un an et demi d'exil.
La dernière des 20 sélections de Fulgence Ouedraogo date du 13 février contre l'Irlande mais dix mois peuvent être une éternité à un poste de troisième ligne aile où la concurrence est particulièrement féroce.
Les 31 ans de Damien Traille sont un âge où les reconversions, du centre à l'ouverture en l'occurrence, peuvent être risquées même avec le confort de 74 sélections et du soutien de ses compères de club Imanol Harinordoquy et Dimitri Yachvili dans un axe 8-9-10 taillé sur mesure.
Stratégie en question
Ce trio biarrot sera le seul reste de la stabilité perdue par choix ou sous la pression de blessures par rapport au Grand Chelem du Tournoi des Six Nations qui avait été accueilli comme fondateur du groupe pour la Coupe du monde.
De son succès ou de son échec dépendront le résultat du match et, au-delà, la confirmation ou la fragilisation de la stratégie des entraîneurs du XV de France.
Alors que leurs homologues du Sud et des Iles britanniques ont déjà pour parti pris d'aligner les probables de la Coupe du monde match après match, Marc Lièvremont, Emile Ntamack et Didier Retière continuent à faire tourner l'effectif possible.
Ils prennent ainsi le risque de se priver de joueurs majeurs comme le capitaine Thierry Dusautoir, Lionel Nallet, Julien Bonnaire et Yannick Jauzion qui n'ont même pas pris le train pour Nantes et ont rejoint leurs familles jeudi.
Les trois-quarts Aurélien Rougerie, Yoann Huget et Marc Andreu sont dans le même cas, tout comme le pilier Nicolas Mas, pierre d'angle de la première ligne, réduit au rang de 23e homme.
A supposer qu'un international de rugby puisse se satisfaire d'éviter une soirée de pluie à Nantes, le répit des huit ne sera que de courte durée.
Ils savent qu'ils feront partie du groupe des 23 qui sera annoncé dimanche, reviendront à Marcoussis et seront du prochain
match contre l'Argentine. Huit autres joueurs feront le chemin inverse.
Composition de l'équipe :
15-Jérôme Porical, 14-Julien Arias, 13-David Marty, 12-Fabrice Estebanez, 11-Maxime Médard, 10-Damien Traille, 9-Dimitri Yachvili, 8-Imanol Harinordoquy, 7-Alexandre Lapandry, 6-Fulgence Ouedraogo, 5-Jérôme Thion, 4-Romain Millo-Chluski, 3-Luc Ducalcon, 2-Guilhem Guirado, 1-Jérôme Schuster.
Remplaçants: 16-Benjamin Noirot, 17-Thomas Domingo, 18-Julien Pierre, 19-Sébastien Chabal, 20-Morgan Parra, 21-David Skrela, 22-Alexis Palisson, 23-Nicolas Mas.