Ai Weiwei, artiste assigné à résidence à Shanghai ce week-end, appelle les gouvernements européens et américain à réclamer le respect des droits de l'homme en Chine et la libération du prix Nobel de la paix, lors de leur rencontres avec Hu Jintao.
AFP - Ai Weiwei, artiste chinois qui a passé le week-end assigné à résidence, a appelé lundi les dirigeants occidentaux à soulever à Pékin la question des droits de l'Homme, à la veille de la première visite officielle en Chine du chef du gouvernement britannique David Cameron.
Les dirigeants étrangers "doivent insister sur les droits de l'Homme, il est inadmissible que des gens soient emprisonnés parce qu'ils pensent d'une manière différente", a-t-il déclaré par téléphone à l'AFP.
"Les gouvernements occidentaux doivent mettre en oeuvre ces principes. S'ils n'y arrivent pas, ils trahissent fondamentalement les valeurs les plus importantes de l'humanité", a poursuivi Ai Weiwei.
"Les pays européens ou américains qui font du commerce avec la Chine font en fait du commerce avec un groupe de gens qui tournent le dos aux valeurs les plus fondamentales", a-t-il martelé. "Ce commerce nuit aux intérêts de chaque citoyen ordinaire en Chine. Ils doivent avoir cela à l'esprit".
"Je ne sais quelle sera la réaction du Premier ministre britannique. Mais à des degrés différents, les dirigeants américain, français, allemand, ont trahi les valeurs les plus importantes de l'humanité", a encore dit Ai Weiwei.
Cette prise de position intervient quelques jours après la visite en France du président chinois Hu Jintao, marquée par la signature de gros contrats profitant à l'industrie française mais au cours de laquelle la question des droits de l'Homme a été, selon les ONG, sacrifiée aux intérêts économiques.
Ai Weiwei a d'autre part annoncé ne plus être assigné à résidence après avoir été empêché durant trois jours de se rendre à un banquet qu'il souhaitait organiser dans son atelier de Shanghai promis à la démolition.
"Il était prévu que mon assignation à résidence dure jusqu'à minuit hier. En fait, la police est partie vers 23H00", a déclaré l'artiste, qui a souvent été en délicatesse avec le pouvoir.
Dans une initiative non dénuée d'ironie, Ai Weiwei avait invité ses amis à un banquet dimanche à Shanghai pour "célébrer" la prochaine destruction forcée de son atelier.
Privés d'Ai Weiwei, ses proches se sont quand même réunis par centaines dimanche au lieu prévu du banquet, selon des messages transmis sur Twitter.
L'artiste expose actuellement une installation géante de graines de tournesol de porcelaine à la Tate Modern à Londres.