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Levée du moratoire sur les forages en eaux profondes dans le golfe du Mexique

Les autorités américaines ont mis fin au moratoire sur les forages pétroliers en eaux profondes qui devait arriver à échéance le 30 novembre. Les forages pourront reprendre dès que les compagnies se seront conformées à la nouvelle règlementation.

AFP - Les Etats-Unis ont levé sous conditions le moratoire sur les forages en eaux profondes dans le golfe du Mexique qui avait été imposé après la marée noire due à l'explosion d'une plate-forme de BP, a annoncé mardi le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar.

"Nous avons décidé qu'il était désormais temps de lever la suspension des forages en eaux profondes pour les exploitants qui seront en mesure de se conformer aux exigences plus sévères que nous avons imposées" en termes de sécurité, a déclaré M. Salazar.

L'administration Obama avait instauré le 12 juillet dernier un moratoire sur les forages en eaux profondes jusqu'au 30 novembre, après qu'un premier gel eut été annulé par la justice.

La Maison Blanche avait indiqué mardi matin que cette levée interviendrait dès la mise au point d'un dispositif réglementaire pour s'assurer que les compagnies pétrolières sont dotées de plans de secours pour lutter contre des fuites catastrophiques comme celle qui s'est produite entre avril et juillet dans le golfe du Mexique.

Parmi les nouvelles réglementations clé figurent notamment l'obligation pour le PDG de toute société souhaitant effectuer des forages en eaux profondes "de certifier que la plate-forme flottante se conforme à toutes les règles, nouvelles et existantes", a précisé M. Salazar.

Les responsables des différentes sociétés ayant participé aux activités de la plate-forme DeepWater Horizon exploitée par BP et qui a explosé en avril, provoquant la pire marée noire de l'histoire américaine, se rejettent mutuellement la responsabilité.

Malgré la levée du moratoire, le forage en eaux profondes --plus de 300 mètres-- ne devraient pas reprendre prochainement, selon Michael Bromwich, directeur du bureau fédéral de gestion et de réglementation des ressources énergétiques océaniques (BOEM).

Les compagnies pétrolières ont besoin de temps pour appliquer les nouvelles réglementations et soumettre des demandes de permis de forage, a-t-il dit.

La sénatrice démocrate de Louisiane Mary Landrieu, s'est aussitôt félicitée de cette décision tout en demandant à l'administration d'agir pour accélérer la reprise des activités pétrolières dans le golfe du Mexique.

"Cette décision est un pas dans la bonne direction qui doit s'accompagner d'un plan d'action permettant à toute l'industrie pétrolière de reprendre ses activités dans le golfe du Mexique", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

"Ceci signifie que les autorités fédérales doivent continuer d'accélerer l'octroi de permis de forage dans les eaux peu profondes comme à grandes profondeurs et donner une plus grande certitude quant aux règles et réglementations auxquelles les compagnies pétrolières doivent se soumettre", a insisté la sénatrice.

Les forages en eaux profondes sont passés de 4% de la production pétrolière américaine totale dans le golfe du Mexique en 1990 à 80% en 2009, selon Bob Graham, ancien sénateur démocrate de Floride, vice-président de la Commission créée par le président Barack Obama pour faire la lumière sur les circonstances de la marée noire de BP.

Quant à la part de brut du golfe du Mexique provenant de puits ultra-profonds, soit au moins 1.500 mètres, elle représentait 32% du total l'an dernier contre 1% en 1990.

M. Graham avait aussi déploré lors d'une récente réunion publique de la Commission que les autorités publiques et l'industrie pétrolière n'aient pas adapté la réglementation et les pratiques concernant la sécurité des forages en eaux profonde ainsi que les réponses en cas d'accident.