Au plus mal sur les plans financier et sportif, le club de Liverpool a accepté l'offre de rachat des propriétaires de l'équipe de base-ball des Boston Red Sox. Les actuels propriétaires doivent à présent donner leur aval.
AFP - La direction du prestigieux club de football de Liverpool, menacé de faillite et de relégation, a annoncé mercredi avoir trouvé un repreneur américain venu du monde du base-ball, qui détrônerait les actuels propriétaires, également américains et opposés à la vente.
Les dirigeants des "Reds" ont accepté une offre de rachat du consortium américain New England Sports Ventures (NESV) qui a promis d'épurer toutes ses dettes à son arrivée au club "afin de mettre en place une base financière solide de longue terme".
"Notre objectif est de stabiliser le club afin de remettre Liverpool à sa vraie place dans le football anglais et européen, compétitif et gagnant de nouveaux trophées", a ajouté NESV dans un communiqué.
Le profil du repreneur enchante la direction: il dirige plusieurs clubs sportifs, dont l'équipe de base-ball illustre de Boston, les Red Sox qu'ils ont contribué à redresser.
"Je suis ravi que nous sommes parvenus à terminer le processus de vente", s'est réjoui le président du club Martin Broughton, nommé en avril pour mener à bien la vente, et qui doit encore triompher de l'opposition des actuels propriétaires.
Tom Hicks et George Gillett ne sont pas en mesure de rembourser les dettes, mais il jugent l'offre de rachat insuffisante et se disent déterminés à épuiser tous les recours, y compris judiciaires, pour faire capoter l'offre de leurs compatriotes.
Les deux camps sont à couteaux tirés: le duo américain a même tenté un coup d'Etat mardi soir, en tentant de remplacer deux membres du conseil d'administration.
Bataille juridique
Selon Martin Broughton, le repreneur NESV offrirait 300 millions de livres. Soit assez pour rembourser à temps une dette de 282 millions due le 15 octobre à la Royal Bank of Scotland. Les actuels propriétaires espèrent tirer 600 millions de livres de la vente.
Dans son communiqué mercredi, le conseil d'administration reconnaît que la reprise est "conditionnée à l'approbation de la Premier League et à la résolution du conflit" avec les propriétaires actuels.
Les dirigeants de la Premier League ont donné un sérieux coup de pouce en se déclarant prêts à conduire "toutes les procédures d'ici vendredi, afin que la vente puisse aboutir".
Le club ne peut se permettre une interminable bataille juridique, alors qu'il cumule endettement et mauvais résultats.
Liverpool a le meilleur palmarès du football anglais avec Manchester United. Il a gagné 18 fois le championnat d'Angleterre, 7 fois la coupe d'Angleterre, et 5 fois la Ligue des champions.
Mais la plupart de ses grands succès datent d'il y a plus de vingt ans, à l'exception de la C1 en 2005 et le club est aujourd'hui dans la zone de relégation.
La saison dernière, les "Reds" ont été éjectés du "Big Four" des équipes qualifiées pour la très lucrative Ligue des champions, en terminant septième du championnat loin derrière Chelsea, Manchester United et Arsenal.
Les supporteurs, parmi les plus fervents au pays du football, ont rendu les propriétaires américains responsables de ce déclin. Les incertitudes sur la santé du club l'ont empêché de se montrer ambitieux sur le marché des transferts.
Avenir d'Anfield
Ainsi cette année, le club a de nouveau laissé partir un joueur de classe internationale, l'Argentin Javier Mascherano (à Barcelone) et a recruté principalement des joueurs "bon marché": l'Anglais Paul Konchesky et le Portugais Raul Meireles.
Les stars encore au club sont périodiquement annoncées comme étant sur le départ, comme l'international anglais Steven Gerrard, et surtout l'attaquant espagnol Fernando Torres.
En fin de saison dernière, l'entraîneur espagnol Rafael Benitez est parti à l'Inter Milan, preuve de sa perte de confiance dans l'avenir du club. Il a été remplacé par Roy Hodgson.
Benitez était particulièrement apprécié des supporteurs, pour avoir gagné la C1 en 2005, l'année de son arrivée, mais entretenait des relations houleuses avec Gillett et Hicks.
L'autre enjeu est l'avenir du stade d'Anfield, célèbre dans le monde entier pour son ambiance, mais vétuste comparé à ceux d'Arsenal (Emirates Stadium flambant neuf) ou de Manchester United (Old Trafford, refait il y a une quinzaine d'années).