
Dick Costolo (photo ci-contre) remplace l'un des co-fondateurs de Twitter, Evan Williams, à la tête du fameux service de microblogging. Un changement majeur qui indique que le service cherche à consolider son modèle économique.
Evan Williams n’a même pas annoncé la nouvelle sur Twitter. L’un des co-fondateurs (avec Biz Stone et Jack Dorsey) du service de microblogging a utilisé le blog officiel du groupe, lundi, pour annoncer qu’il quittait ses fonctions de P.-D.G. Il est remplacé par Dick Costolo qui avait rejoint l’équipe dirigeante il y a moins d’un an en tant que chef des opérations. Le nouveau patron devrait avoir un objectif principal : faire de l’argent. Evan Williams, pour sa part, ne quitte pas le navire mais va s’occuper de la "stratégie produit".
Pendant les deux dernières années, Evan Williams aura assisté et favorisé l’explosion de la bulle Twitter. Le service est passé de 3 millions d’utilisateurs à 125 millions et les "gazouilleurs" postent aujourd’hui près de 90 millions de tweets contre 1,5 million à l'époque.
Ce réseau social, souvent comparé à Facebook pour sa rapide expansion, a également obtenu ses principales lettres de noblesse sous le règne d’Evan Williams. Le président américain Barack Obama a choisi d'écrire les fameux 140 caractères pour remercier ses électeurs lors de son arrivée à la Maison Blanche, et lors de la contestation iranienne à la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, Twitter s'est imposé comme un vecteur d'informations incontournable.
L’arrêt d’@earlybird
Reste qu’un service populaire n’est pas forcément rentable. Sur ce point, le bilan d’Evan Williams ne fait pas pâlir d’envie la concurrence. Twitter a été lent au démarrage de services qui rapportent. Le groupe a tout d’abord signé des accords avec Google et Bing de Microsoft pour inclure les tweets dans les résultats de recherche en octobre dernier.
Mais le gros potentiel publicitaire que tout le monde lui prédit n’a commencé à être exploité qu’en avril 2010 avec le lancement des tweets promus. Il s’agit de messages publicitaires qui apparaissent en haut la page de recherches sur le site. Un dispositif que Twitter a complété avec des comptes promus qui permettent à certaines sociétés d’être suggérées comme "à suivre" en priorité. Le groupe s’est aussi trompé en tentant de lancer @earlybirds qui était censé permettre la promotion des opérations ponctuelles. Une initiative arrêtée en septembre, deux mois seulement après avoir été mise en place, sur décision de Dick Costolo qui n'était pas satisfait de la manière dont ce dispositif fonctionnait.
Twitter tâtonne donc encore sur son modèle économique. Et Dick Costolo serait l’homme de la situation. Il est surtout connu pour avoir fondé et vendu à prix d’or le site FeedBurner (100 millions de dollars) à Google. Mais, au sein du géant d'Internet, Dick Costolo a occupé pendant deux ans le poste de responsable produit et… publicité. Une compétence qui lui sera sûrement plus utile à la tête de Twitter qu'à la pratique de son hobby : faire des one-man shows.
Crédit photo : Joi (sur Flickr)