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Robert Edwards, prix Nobel de médecine 2010, ouvre le bal

Le Britannique Robert Edwards, 85 ans, s'est vu décerner le Nobel de médecine pour ses travaux sur la fécondation in vitro. Cette récompense ouvre la saison des prix Nobel qui culmine en fin de semaine avec les prix de littérature et de la paix.

La saison des Nobel s’est ouverte ce lundi à Stockholm, avec l’attribution du prix de médecine au physiologiste britannique Robert Edwards, 85 ans, père de la fécondation in vitro.

Robert Edwards est à l'origine, aux côtés de Patrick Steptoe, de la naissance en 1978 du premier "bébé-éprouvette", Louise Joy Brown. Le scientifique, qui est aujourd’hui professeur émérite à l’université de Cambridge, a été récompensé pour avoir « rendu possible le traitement de la stérilité qui affecte une large proportion de l'humanité et plus de 10 % des couples dans le monde ». Depuis, près de 4 millions de nourrissons ont vu le jour, grâce à la fécondation in vitro. À ce titre, il se voit attribué aujourd’hui 10 millions de couronnes suédoises (1,49 million de dollars).

Le prix Nobel de physique sera remis demain, et celui de chimie mercredi.

Le prix Nobel de la paix, récompense la plus réputée de l’académie suédoise, sera attribué vendredi 8 octobre. Après le choix inattendu de Barack Obama en 2009, le prix Nobel de la paix devrait être plus consensuel cette année. Mais déjà, la polémique gronde.

L’académie s’est penchée sur le cas de l'opposant chinois Liu Xiaobo, 54 ans, derrière les barreaux depuis le 25 décembre 2009 pour "subversion du pouvoir de l'État". Il a été condamné à 11 ans de prison, après avoir signé un texte, la "Charte 08", réclamant une Chine démocratique. Pékin a d'ores et déjà fait savoir que la Chine verrait d'un mauvais œil l'attribution du prix à un dissident. L’information est révélée par l'influent secrétaire du comité Nobel lui-même, Geir Lundestad : il fait savoir que Pékin a déjà averti qu'un tel prix constituerait un "geste inamical" qui pourrait affecter les relations entre la Chine et la Norvège.

Mais les chances de Liu Xiaobo sont minces, d’après son entourage. Plusieurs dissidents chinois ont, par le passé, souvent été cités parmi les nobélisables, mais jamais récompensés. Parmi les autres personnalités citées régulièrement : le premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai, l'ONG russe Memorial et sa cofondatrice Svetlana Gannouchkina, sans oublier l'ex-haut-commissaire de l'ONU aux Droits de l'homme, l'Irlandaise Mary Robinson. Parmi les rumeurs les plus incongrues, celle qui donne Internet comme favori du prix Nobel.

Également très attendu, le Nobel de littérature qui sera décerné jeudi. En plus des favoris habituels – l’Algérienne francophone Assia Djebar, le Syrien Adonis, les Américains Philip Roth et Joyce Carol Oates, ou encore l’Israélien Amos Oz – sont évoqués cette année le Sud-Coréen Ko Un et les Canadiennes Margaret Atwood et Alice Munro. Le site de pari en ligne Ladbrokes mise sur le le Suédois Tomas Tranströmer, le Kenyan Ngugi wa Thiong'o et le Japonais Haruki Murakami... L’année passée, Ladbrokes avait vu juste : quelques jours avant l’annonce du Nobel, la cote de l’Allemande Herta Müller est passée de 50 contre 1 à... 6 contre 1.