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Bagdad annonce que ses réserves de brut dépassent celles de Téhéran

Les réserves prouvées de brut en Irak seraient de 143,1 milliards de barils, selon le ministre irakien du Pétrole. Si cette estimation - supérieure de 24% à celle de l'Opep - est juste, les réserves du pays sont désormais les troisièmes au monde.

AFP - L'Irak a annoncé lundi des réserves prouvées de brut en nette hausse à 143,1 milliards de barils, ce qui placerait le pays en troisième position mondiale derrière l'Arabie saoudite et le Venezuela, selon les estimations de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

"Les réserves irakiennes de pétrole exploitables sont de 143,1 milliards de barils", a déclaré lors d'une conférence de presse à Bagdad le ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani.

Ce chiffre constitue une augmentation de 24% par rapport à celui communément admis par l'Opep et ferait passer l'Irak devant l'Iran dans le classement mondial des réserves prouvées de pétrole.

Faute d'exploration et de recherche poussées depuis la nationalisation du secteur pétrolier irakien dans les années 1970, le chiffre des réserves prouvées irakiennes n'a été que très peu actualisé ces dernières décennies. Il était jusqu'alors de 115 milliards de barils.

L'Arabie saoudite possède les premières réserves prouvées avec 264,5 milliards de barils, devant le Venezuela (211,1 milliards), selon le Bulletin de statistiques annuelles 2009 de l'OPEP, publié en juillet 2010, qui plaçait l'Iran en troisième position avec 137 milliards de barils.

"L'Opep sera informée aujourd'hui des nouveaux chiffres de nos réserves", a indiqué M. Chahristani, affirmant qu'ils provenaient d'études approfondies.

Il a en outre précisé que le chiffre annoncé n'incluait pas les réserves de brut de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.

En outre, en plus des 143,1 milliards de barils, le ministre a également fait état de réserves connues de 33,486 milliards de barils, mais qui ne sont "pas exploitables" dans l'immédiat.

L'Irak compte au total 66 champs pétroliers, a affirmé M. Chahristani, dont sept considérés comme "super géants".

Il a précisé lundi que 71% des réserves se trouvaient dans le sud du pays, principalement autour de Bassora, ville située à 450 km au sud de Bagdad.

Le plus grand champs pétrolier irakien est celui de Qourna-Ouest qui, avec 43 milliards de barils, est également le deuxième au monde, a affirmé M. Chahristani.

Le nord du pays, principalement la région de Kirkouk, compte 20% du pétrole tandis que les 9% restants se trouvent dans le centre.

Bagdad a attribué l'an dernier lors d'appels d'offres dix contrats à des compagnies étrangères pour l'exploitation de 10 champs pétroliers.

L'Irak produit actuellement environ 2,4 millions de barils par jour, mais M. Chahristani avait indiqué fin juin que l'Irak avait pour objectif de produire d'ici quelques années entre 10 à 12 mb/j pour devenir le premier producteur et le premier exportateur de brut.

L'exportation du pétrole compte pour 95% des revenus de l'Irak, dont l'économie peine à se relever de décennies de guerres et de sanctions.

Le classement de l'Opep ne prend pas en compte les immenses gisements canadiens de sable bitumineux, estimés fin 2009 par la compagnie pétrolière britannique BP à 143,3 milliards de barils.

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