Pour Reed Brody, porte-parole de Human Rights Watch, la communauté internationale doit maintenant identifier les responsables des atrocités relevées par l’ONU en RD Congo pour les traduire en justice.
La communauté internationale a-t-elle vraiment la volonté de traduire en justice les
responsables de ces violences ?" s’interroge Reed Brody au micro de FRANCE 24. Le conseiller juridique de l’ONG Human Rights Watch souligne en effet que "cela fait maintenant 15 ans que les rapports des ONG ou de l’ONU font état de ces crimes, et, malheureusement, on voit que les mêmes atrocités se répètent".
Pour Reed Brody, le rapport publié ce vendredi, dans lequel les enquêteurs de l’ONU détaillent les crimes graves ayant provoqué des dizaines de milliers de morts de civils entre 1993 et 2003 en République démocratique du Congo, ne changera pas grand-chose à la situation si la communauté internationale "n’identifie pas les responsables et ne les traduit pas en justice".
Le porte-parole de Human Rights Watch est lui-même l’un des co-auteurs d’un précédent rapport onusien. "Malheureusement, le Conseil de sécurité a enterré ce rapport, et toutes les milices gouvernementales, les seigneurs de guerre, ont pu interpréter ça comme un feu vert pour poursuivre les violences. Les viols massifs et les massacres que l’on voit aujourd’hui sont, quelque part, le fruit de l’impunité dont jouissent les auteurs des mêmes massacres", explique-t-il.