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Abbas décidera de la poursuite du dialogue avec Israël "après le 4 octobre"

En conférence de presse à Paris, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé qu'il décidera de la poursuite des négociations directes avec Israël à l'issue d'une consultation avec la Ligue arabe le 4 octobre.

En visite à Paris, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé lundi qu'il ne prendrait pas de décision immédiate sur le devenir des négociations directes avec Israël. Il se prononcera sur la question "après le 4 octobre", à l'issue des consultations entre l'Autorité palestinienne et la Ligue arabe, a-t-il déclaré après un déjeuner avec le président Nicolas Sarkozy.

Mahmoud Abbas a lancé un nouvel appel au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour donner sa chance au processus de paix en "prolongeant de trois ou quatre mois" le moratoire sur le gel de la colonisation en Cisjordanie qui a expiré dimanche à minuit. Jusqu’ici, Abbas faisait pourtant de l’arrêt des constructions une condition sine qua non à la poursuite des discussions. Israël doit "choisir entre la paix et la poursuite de la colonisation", avait-il plaidé, samedi, à la tribune de l'ONU.

Nicolas Sarkozy : la colonisation israélienne "doit cesser"

De son côté, Nicolas Sarkozy a "déploré" la fin du moratoire décrété il y a dix mois. "Nous avons regretté que les appels unanimes afin de prolonger le moratoire israélien sur la colonisation n'aient pas été entendus, je le déplore", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Abbas.

"Ce gel existait depuis dix mois et il fallait le maintenir pour donner toutes ses chances à la négociation. Je le dis devant le président Abbas, la colonisation doit cesser", a-t-il ajouté, confessant son "inquiétude de voir le processus lancé le 2 septembre (...) risquer de s'interrompre si nous ne nous mobilisons pas". Le Président français a indiqué avoir pris bonne note des déclarations du Premier ministre israélien, appelant les colons à faire preuve de "retenue" mais les a jugées "insuffisantes". "Elles vont dans le bon sens, même si elles ne suffisent pas".

Problème de "méthode"

Le chef de l'État a aussi critiqué la "méthode" des pourparlers. "Dix ans après Camp David, nous n'avons pas progressé et nous avons peut-être même reculé (…).Cela pose la question de la méthode suivie jusqu'à présent, qui ne semble pas produire les résultats escomptés", a affirmé Nicolas Sarkozy. Une déclaration qui sonne comme une critique implicite des États-Unis, qui chapeautent les négociations de paix. Le Président français qui a reconnu "le rôle irremplaçable" des Américains sans qui "rien ne sera résolu" , a plaidé pour que d’autres acteurs soient associés aux pourparlers. "Le Quartet et ses membres doivent collectivement et concrètement exercer le rôle de supervision qui est le leur. L'Europe, premier donateur en faveur des Palestiniens, l'Union pour la Méditerranée (UpM), qui est affectée par ce conflit, doivent, c'est une exigence, désormais participer au

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La reprise de la colonisation en Cisjordanie

processus politique", a-t-il poursuivi devant la presse.

"Nous ne voulons pas seulement être des spectateurs qui voient le temps passer", a insisté le chef de l'État français, "nous avons décidé de prendre des initiatives et nous sommes dans notre rôle", expliquant que "les conséquences du conflit entre les Palestiniens et les Israéliens concernent beaucoup de pays dans le monde".

Enfin, Nicolas Sarkozy a annoncé que Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahou avaient accepté de discuter d'une participation de l'Union pour la Méditerranée (UPM) au processus de paix au Proche-Orient. Les deux hommes seront à Paris le mois prochain avec le président égyptien, Hosni Moubarak, pour préparer le sommet de l'UpM prévu fin novembre à Barcelone, qui doit avoir lieu "quoi qu'il arrive".