
Pour les syndicats, la nouvelle journée d'action contre le projet de réforme des retraites, jeudi, est un test. Plus les manifestants seront nombreux, plus le bras de fer engagé avec le gouvernement tournera à leur avantage, estiment-ils.
À la veille d’une nouvelle journée de grève en France lancée par l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC-FSU-Unsa, les opposants au projet de réforme des retraites gardent l’espoir d’un retrait du texte, huit jours après son adoption par l’Assemblée nationale.
Le véritable enjeu de la journée d’action de jeudi est de faire "reculer le gouvernement sur ce projet, comme cela a été le cas pour le CPE [Contrat première embauche, NDLR]", explique à France 24 Aurélie Trouvé, co-président d’Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne).
Mêmes attentes du côté de la Fédération syndicale unitaire (FSU), où Daniel Rallet, membre du groupe d’études sur les retraites, espère "retrouver au moins l’ampleur des manifestations du 7 septembre". Il s'agit d'une condition sine qua non pour "obliger le gouvernement à négocier sur cette réforme", explique-t-il.
Selon lui, la participation des jeunes aux manifestations de jeudi pourrait également être plus forte qu'il y a deux semaines. "Ce sont les jeunes générations qui vont subir l’impact de ce projet, et elles l’ont bien compris. Les jeunes sont très hostiles à cette réforme."
Quelles suites ?
À deux semaines de l'examen du texte par le Sénat, les syndicats se sont engagés à faire mieux que lors de la dernière mobilisation, qui avait réuni dans les rues de France entre 1,12 million, selon le ministère de l'Intérieur, et 2,7 millions de manifestants, selon la CGT.
Dès vendredi, l'intersyndicale se réunira pour décider des suites à donner au mouvement. D'ores et déjà, dans certaines entreprises et certaines unions syndicales locales ou départementales circulent des appels à des grèves reconductibles dès le 24 septembre.
Les opposants au projet s’inscrivent dans une logique d’opposition durable et réfléchissent également à des moyens d’action autres que la grève et les manifestations. Certains envisagent de "demander au président [de la République, Nicolas Sarkozy, NDLR] un référendum sur la question", confie Aurélie Trouvé.
De son côté, Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste (PS), a assuré mercredi que sa formation se battrait "jusqu'au dernier jour" contre la réforme des retraites.
Pourtant, le dernier sondage paru dans le quotidien "Le Figaro" indique que 63 % des personnes interrogées ne voient pas le PS rétablir l’âge de la retraite à 60 ans - comme il l'a promis - s'il revient au pouvoir en 2012. Le mot de la fin sera peut-être donné par la rue, jeudi...
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