Le président de l'Autorité palestinienne appelle les différentes factions à se rencontrer afin de mettre sur pied un gouvernement d'union, qui permettrait l'organisation d'élections législatives et présidentielle dans les territoires.
AFP - Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a proposé lundi au mouvement islamiste Hamas la formation d'un gouvernement "d'entente nationale" qui organiserait des élections législatives et présidentielles simultanées en Cisjordanie et à Gaza.
M. Abbas a fait cette offre à Koweït lors d'un sommet arabe au cours duquel le roi Abdallah d'Arabie saoudite a annoncé que son pays, premier exportateur mondial de pétrole, faisait don d'un milliard de dollars pour la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par une offensive israélienne de 22 jours qui a fait plus de 1.300 morts palestiniens.
Dans une allusion apparente à l'Iran, principal soutien du Hamas, le souverain saoudien a également appelé à "dépasser les divergences politiques arabes ayant conduit à des divisions interarabes (....) qu'exploitent tous ceux qui veulent réaliser leurs desseins régionaux".
Le roi s'exprimait à l'ouverture d'un sommet de deux jours durant lequel les leaders arabes doivent débattre, avec retard, de l'offensive israélienne et examiner le financement de la reconstruction du territoire palestinien.
Les participants évoqueront aussi la complémentarité économique entre leurs pays lors de ce sommet, axé à l'origine sur l'économie mais qui a été rebaptisé "sommet de solidarité avec le peuple palestinien à Gaza".
La grande majorité des dirigeants des 22 membres de la Ligue arabe, que le conflit à Gaza a divisés entre partisans et adversaires du Hamas, cible de l'offensive israélienne, sont présents.
Le sommet se tient au lendemain d'un cessez-le-feu décrété séparément par Israël, puis par le Hamas, suivi par un début de retrait "progressif" de l'armée israélienne.
"Désormais, il faut un gouvernement d'entente nationale qui prendra à sa charge d'organiser des élections législatives et présidentielles" en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a déclaré M. Abbas, qui est aussi le leader du Fatah, le grand rival du Hamas dans les Territoires.
Depuis que le Hamas a évincé le Fatah du pouvoir en juin 2007 dans la bande de Gaza, l'Autorité palestinienne de M. Abbas ne contrôle plus que la Cisjordanie.
"Ce qui est nécessaire maintenant, c'est que tous les Palestiniens se réunissent pour parvenir à un accord", a-t-il ajouté.
En ouvrant le sommet au palais des hôtes, le "Bayan Palace", l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmed Al-Sabah, a invité ses pairs à contribuer à "une confirmation du cessez-le-feu" et annoncé une aide koweïtienne de 34 millions USD à l'UNRWA, l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens.
Lui succédant, le président syrien Bachar al-Assad, l'un des plus fervents défenseurs du Hamas, a, en revanche, sommé les pays arabes d'apporter "un soutien clair et sans équivoque à la résistance palestinienne" et de "rejeter ce qui remettrait en cause sa légitimité ou l'affaiblirait".
Il a également proposé au sommet de qualifier Israël d'"entité terroriste".
Dans une autre allusion apparente à l'Iran, le président égyptien Hosni Moubarak a, pour sa part, déploré que certains pays arabes aient "exploité la tragédie de Gaza pour une infiltration du monde arabe par des forces étrangères qui aspirent à y imposer leur hégémonie et à y étendre leur influence".
M. Moubarak, dont le pays a joué un rôle clé pour parvenir au cessez-le-feu à Gaza, a averti Israël que "l'arrogance de la force ne peut jamais faire taire la résistance".
Il a également affirmé que son pays allait "poursuivre ses efforts pour parvenir à une réconciliation entre l'Autorité palestinienne et les factions (palestiniennes), sans laquelle il n'y aura jamais de stabilité à Gaza".
Le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, a quitté le Koweït avant même la fin de la séance d'ouverture. L'agence officielle koweïtienne Kuna a annoncé son départ sans en préciser les raisons.