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L'armée lance une vaste opération après une attaque contre ses soldats

Au lendemain d'une attaque qui a coûté la vie à 25 soldats, l'armée a lancé une vaste opération - avec forces spéciales et hélicoptères de combat. La vallée de Racht, lieu de l'offensive, est considérée comme un refuge pour les militants islamistes.

AFP - Le Tadjikistan a lancé une vaste opération militaire dans l'est du pays après la mort de 25 soldats tués dimanche dans une "attaque terroriste", ont indiqué les autorités de cette ancienne république soviétique d'Asie centrale, voisine de l'Afghanistan.

"Selon les informations des militaires de ce matin (lundi), 25 soldats sont morts et jusqu'à 20 autres ont été blessés, dont certains sont dans un état critique", a indiqué à l'AFP un officier tadjik sous couvert de l'anonymat.

Le ministère de la Défense avait fait état de 23 morts et 10 blessés dans un communiqué diffusé auparavant.

Dimanche, à la mi-journée, un camion militaire a été attaqué à 250 km à l'est de la capitale Douchanbé, dans la vallée de Racht, une région montagneuse difficile d'accès, où des soldats devaient rejoindre un poste de surveillance.

A la suite de cette attaque, le ministère a indiqué avoir lancé une vaste opération en envoyant des forces spéciales et des hélicoptères de combat dans cette région considérée depuis longtemps comme un refuge pour des militants islamistes.

"Nous avons commencé à ratisser cette vaste région montagneuse pour débusquer des militants et les arrêter ou les éliminer", a déclaré un porte-parole du ministère, Faridoun Makhmadaliev, soulignant que l'attaque avait été le fait de "terroristes islamistes".

Le Tadjikistan a une frontière poreuse de 1.340 km avec l'Afghanistan. Il est dans une situation fragile depuis l'accord de paix conclu en 1997 après la guerre civile entre le pouvoir et des combattants islamistes. Ce conflit, qui avait éclaté après le démembrement de l'URSS, a fait environ 150.000 morts.

Des heurts armés entre les forces de l'ordre et des militants islamistes présumés ont lieu régulièrement dans ce pays, notamment aux frontières avec l'Afghanistan, le Kirghizstan et l'Ouzbékistan.

L'embuscade de dimanche serait l'oeuvre d'un groupe terroriste international dirigé par l'ancien chef de guerre charismatique tadjik Moullo Adoullo, qui serait entré dans le pays en venant d'Afghanistan, selon le ministère.

"En plus de citoyens tadjiks, le groupe terroriste comprend aussi des militants et des mercenaires originaires du Pakistan, d'Afghanistan et de Tchétchénie en Russie", a ajouté M. Makhmadaliev.

"Sous couvert de la foi islamique, ces combattants ont voulu créer au Tadjikistan un terrain pour mener leur guerre fratricide en s'entourant de groupes clandestins", a-t-il encore dit.

Dans cette région du Tadjikistan, les forces de l'ordre ont déjà mené des opérations de recherches pour tenter de retrouver 25 militants liés à Al-Qaïda qui se sont évadés d'une prison de la capitale Douchanbé fin août.

Cette violente évasion a été suivie par deux attentats commis début septembre: une attaque suicide contre un bâtiment de la police à Khoudjand (nord), qui a fait deux morts et 25 blessés, et l'explosion d'une bombe dans une discothèque à Douchanbé, faisait au moins sept blessés.

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