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Benoît XVI béatifie le cardinal Newman, célèbre anglican rallié au catholicisme

Le pape a célébré dimanche à Birmingham une ultime messe durant laquelle il a béatifié John Henry Newman, le plus célèbre anglican converti au catholicisme. Benoît XVI a ensuite quitté le Royaume-Uni après quatre jours de visite d'État.

AFP - Devant 55.000 fidèles, le pape Benoît XVI a béatifié dimanche John Henry Newman, anglican converti au catholicisme, lors d'une ultime messe en plein air à Birmingham (centre) au quatrième et dernier jour de sa visite d'Etat au Royaume-Uni.

Tentant de se protéger comme ils le pouvaient d'une pluie fine mais tenace, qui avait remplacé le franc soleil des trois premiers jours de la visite papale, les pèlerins s'étaient massés dès potron-minet dans le parc Crofton, un immense espace de verdure en périphérie de Birmingham, deuxième ville britannique.

La plupart d'entre eux avaient voyagé dans la nuit, en cars affrétés par leur diocèse

dans toutes les régions du pays, pour arriver à la messe à l'aube. Seule l'arrivée du pape, vers 09h00 GMT, a réussi à réchauffer la foule, acclamant le saint-père tandis qu'il se frayait un chemin à travers le public, stoppant parfois sa papamobile pour embrasser un bébé tendu par un garde du corps.

"C'est fantastique de voir le saint-père nous rendre visite. Ca montre la force de l'Eglise catholique ici", a déclaré à l'AFP Rob Lyng, 47 ans, s'agrippant à sa tasse de café chaud.

"Pape, nous sommes avec vous à 100%", assurait une pancarte brandie par un groupe de jeunes, les bottes plantées dans la gadoue. "Pape, nous vous aimons plus que des haricots sur des toasts", ajoutait un autre dans une allusion à une particularité de la "gastronomie" anglaise.

La messe en plein air n'a pas attiré les foules de la veillée de prières de samedi à Londres (80.000 personnes) ni même de la célébration à Glasgow (Ecosse), où 70.000 fidèles avaient répondu présent.

Aux sons des trompettes et des chants religieux, le pape a béatifié le cardinal John Henry Newman, plus célèbre des anglicans ralliés au catholicisme, dont la conversion avait provoqué un vif scandale dans l'Angleterre victorienne au XIXe siècle.

Jack Sullivan, un Américain dont la guérison a été authentifiée par l'Eglise comme un miracle attribué à Newman a lui-même fait une lecture de l'évangile.

Dans son homélie, le pape allemand a une nouvelle fois rendu hommage aux Britanniques "qui ont sacrifié leur vie, résistant courageusement contre les forces de cette terrible idéologie", soulignant avoir lui-même "vécu et subi les souffrances liées aux jours sombres du régime nazi".

La messe de béatification est le dernier événement de la première visite d'Etat d'un pape au Royaume-Uni.

Entamé jeudi, le déplacement a été marqué par plusieurs déclarations sur les scandales de pédophilie au sein du clergé. Samedi, Benoît XVI a exprimé de nouveau sa "honte" pour ces "crimes innommables" lors d'une rencontre à Londres avec des victimes de prêtres pédophiles.

Des milliers de personnes manifestaient au même moment, afin de dénoncer les positions "archaïques" du Vatican sur l'homosexualité, la place des femmes et les moyens de contraception.

La visite a cependant été globalement perçue comme une réussite sur le plan des relations publiques. Une alerte "terroriste", survenue vendredi, n'a pas réussi à ternir le voyage. Six personnes avaient été arrêtées vendredi, soupçonnées d'"actes terroristes", mais elles ont été relâchées 48 heures plus tard.

Le Sunday Mirror affirmait que les arrestations ont été décidées après une conversation entre deux agents de nettoyage qui avaient dit en plaisantant que le seul moyen de tuer le pape serait de faire exploser sa papamobile au lance-roquettes.

Le pape devait rencontrer dimanche après-midi des évêques avant de reprendre l'avion pour Rome dans la soirée.