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Téhéran libére la randonneuse américaine Sarah Shourd

L'Américaine Sarah Shourd, emprisonnée en Iran depuis plus d'un an, a été libérée, selon le parquet de Téhéran qui souligne sur son site Internet que cette libération fait suite au versement d'une caution de 500 000 dollars.

AFP - La randonneuse américaine Sarah Shourd a été libérée mardi sous caution et a quitté l'Iran où elle était détenue depuis plus d'un an, mais ses deux compatriotes arrêtés en même temps qu'elle resteront en prison jusqu'à leur procès pour "espionnage".

Le président américain Barack Obama s'est dit "heureux" et a appelé Téhéran à libérer ses deux compagnons Shane Bauer, 28 ans, et Josh Fattal, 28 ans.

Peu après sa libération de la prison d'Evine (nord de Téhéran), Sarah Shourd, 32 ans, a pris place à bord d'un vol spécial à destination du sultanat d'Oman où sa mère est venue l'attendre, a indiqué à l'AFP l'ambassadeur de Suisse à Téhéran, Livia Leu Agosti.

Mlle Shourd, malade, a été libérée après le versement d'une caution de 5 milliards de rials iraniens (près de 500.000 dollars US). C'est également à la banque d'Etat iranienne Bank Melli à Oman que la caution a été payée, selon le procureur de Téhéran Abbas Jafari Dolatabadi cité par la chaîne de télévision Press-TV.

"Je peux confirmer que Sarah Shourd est désormais totalement libre, et qu'elle a quitté Téhéran pour Oman", a-t-elle dit.

Sa libération avait été annoncée la semaine dernière, au nom de la "compassion islamique" par les autorités iraniennes qui ont reconnu que la jeune femme était malade. Selon sa mère, sa fille a été diagnostiquée en phase pré-cancéreuse et souffre de dépression.

L'élargissement de l'Américaine est intervenu après plusieurs jours de valse-hésitation du pouvoir iranien, divisé depuis le début de cette affaire sur le sort à réserver aux trois Américains.

L'ambassade de Suisse, chargée des intérêts américains en Iran en l'absence de liens diplomatiques entre Washington et Téhéran, a servi d'intermédiaire pour obtenir la libération de Mlle Shourd qui avait été arrêtée avec ses deux compagnons le 31 juillet 2009 en Iran près de la frontière avec le Kurdistan irakien.

Tous trois ont affirmé s'être égarés et avoir franchi la frontière par erreur pendant une randonnée dans cette région montagneuse, mais ils ont été accusés formellement d'espionnage par la justice iranienne.

MM. Bauer et Fattal devront rester en prison jusqu'à leur procès dont la date n'a pas encore été fixée, selon le parquet de Téhéran.

Les familles et amis des trois Américains ont salué la libération de Sarah Shourd, et appelé l'Iran à libérer ses deux compagnons.

M. Dolatabadi a réaffirmé que les trois randonneurs étaient des "espions", ce que Washington a toujours démenti. Fin juillet, M. Obama avait appelé l'Iran à "libérer immédiatement" les trois Américains.

Leur avocat, Me Masoud Shafii, a indiqué avoir déposé un recours contre le maintien en détention des deux Américains lors d'une audience dimanche par un tribunal de Téhéran au cours de laquelle les trois randonneurs avaient rejeté l'accusation d'espionnage.

Cette affaire a divisé depuis le début le pouvoir iranien.

Le chef de la diplomatie Manouchehr Mottaki évoquait encore en décembre une simple "entrée illégale" en Iran, alors que les partisans de la ligne dure du régime, notamment le ministre des Renseignements Heydar Moslehi, ont affirmé depuis le début que les randonneurs étaient des espions.

Un député conservateur très critique à l'égard du gouvernement, Ahmad Tavakoli, a affirmé que la décision de libérer Sarah Shourd était "une insulte à la nation iranienne". Elle va accroître les pressions américaines sur l'Iran, déjà soumis à des sanctions économiques et politiques sévères de la communauté internationale pour sa politique nucléaire controversée, a-t-il estimé.