
Le ministre des Affaires étrangères d'Israël, Gideon Saar (à droite), s'entretient avec son homologue danois Lars Loekke Rasmussen lors de leur rencontre à Jérusalem, en Israël, le dimanche 7 septembre 2025. © Ida Marie Odgaard, AFP
Si la France, le Royaume-Uni ou d’autres pays reconnaissent un État palestinien, Israël pourrait prendre des "mesures unilatérales", a averti, dimanche 7 septembre, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé, en juillet, que la France allait reconnaître un État de Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre. Dans la foulée, plusieurs pays parmi lesquels le Canada, l'Australie et la Belgique, ont annoncé leur intention de faire de même.
Le Royaume-Uni a affirmé en août qu'il leur emboîterait le pas si une trêve n'était pas conclue à Gaza, où Israël mène une guerre contre le Hamas en riposte à l'attaque lancée par ce mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
"Des États comme la France et le Royaume-Uni qui ont poussé à la prétendue reconnaissance (d'un État palestinien) ont commis une énorme erreur", a estimé Gideon Saar lors d'une conférence de presse avec son homologue danois Lars Lokke Rasmussen en visite à Jérusalem.
"On ne peut pas dissocier la question de l'État de celle de la paix, car cela rendrait la paix encore plus difficile à atteindre", a ajouté Gideon Saar. "Cela poussera Israël à prendre également des mesures unilatérales", a-t-il averti, sans préciser lesquelles.
Une reconnaissance d'un État palestinien serait largement symbolique en raison du refus d'Israël de la création d'un tel État auquel aspirent les Palestiniens. Ces derniers ambitionnent de l'établir sur les territoires de Cisjordanie et de la bande de Gaza, séparés par le territoire israélien.
Le 4 septembre, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a critiqué l'intention de certains pays occidentaux de reconnaître un État palestinien, affirmant les avoir prévenus de possibles représailles de la part d'Israël sous la forme d'une annexion de territoires en Cisjordanie.
Il a refusé de se joindre à la condamnation mondiale du plan de colonisation en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Israël a approuvé en août un projet majeur de construction de 3 400 logements dans un secteur de la Cisjordanie, qui menacerait selon la communauté internationale la viabilité d'un futur État palestinien.
Les ministre israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich avait auparavant déclaré, à l'adresse des dirigeants européens: "Si vous reconnaissez un État palestinien en septembre, notre réponse sera l'application de la souveraineté israélienne sur toutes les parties de Judée-Samarie", le nom qu'Israël emploie pour désigner la Cisjordanie.
Avec AFP