logo

Brésil : les partisans de Bolsonaro appelés à manifester avant le verdict de la Cour suprême
Les partisans de Jair Bolsonaro sont appelés à descendre dans les rues, dimanche, dans plusieurs villes brésiliennes, à l’approche du verdict de la Cour suprême. L’ancien président est jugé pour tentative de coup d’État après les émeutes de 2023.
Des partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro participent à une manifestation, lors du jour de l'indépendance, le 7 septembre 2025 à Brasilia. © Arthur Menescal, AFP

Démonstration de force avant la décision de la Cour suprême. Les partisans de Jair Bolsonaro doivent manifester, dimanche 7 septembre, dans les principales villes du Brésil, avant que ne soit scellé le sort de l'ancien président, jugé pour tentative de coup d'État.

Le procès historique de Jair Bolsonaro et de ses sept co-accusés entre, dès lundi, dans sa phase finale. Le verdict doit être connu d'ici le 12 septembre.

Accusé d'avoir conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir" malgré sa défaite aux élections de 2022 face à son rival de gauche Luiz Inácio Lula da Silva, le leader d'extrême droite, un ancien capitaine de l'armée, encourt jusqu'à quarante-trois ans de prison.

Cette affaire a suscité l'ire du président américain Donald Trump, allié de Jair Bolsonaro. Ce dernier se trouvait aux États-Unis au moment des émeutes, mais il est accusé de les avoir incitées.

Ce jour-là, des milliers de ses sympathisants avaient saccagé les lieux de pouvoir, réclamant une intervention militaire pour déloger le président Lula, une semaine après son investiture.

"Persécution" politique

Les alliés de l'ancien chef de l'État, à la tête du pays entre 2019 et 2022, ont organisé des rassemblements ce dimanche sous le slogan "Le Brésil réagit".

Brésil : les partisans de Bolsonaro appelés à manifester avant le verdict de la Cour suprême
Des partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro participent à une manifestation, lors du jour de l'indépendance, le 7 septembre 2025 à Brasilia. © Arthur Menescal, AFP

Les manifestations doivent démarrer à Rio de Janeiro avant le début de la principale manifestation dimanche après-midi à São Paulo, sur l'emblématique Avenida Paulista.

Le pasteur évangélique ultra-conservateur Silas Malafaia, organisateur de l'événement, et plusieurs candidats d'extrême droite à la présidentielle seront présents, dont le gouverneur de São Paulo, Tarcisio de Freitas, considéré comme le successeur potentiel de Jair Bolsonaro. Il est aussi un fervent partisan de l'amnistie.

Les plus proches alliés de l'ex-président comptent faire en sorte que l'amnistie concerne aussi ce dernier s'il est condamné par la Cour suprême.

Inéligible jusqu'en 2030 et assigné à résidence depuis début août, Jair Bolsonaro, 70 ans, clame son innocence et crie à la "persécution" politique.

Les autorités ont renforcé la sécurité du défilé avec 2 000 agents déployés et des troupes supplémentaires en alerte, a confirmé la police militaire de Brasilia.

Le président Lula, 79 ans, qui envisage de se représenter aux élections de 2026, a mis en garde cette semaine contre les risques d'amnistie si la question est portée devant le Congrès.

"Si le vote a lieu au Parlement, l'amnistie est un risque (...) car l'extrême droite est encore très forte", a-t-il affirmé récemment lors d'une rencontre avec des militants à Belo Horizonte (sud-est).

Brésil : les partisans de Bolsonaro appelés à manifester avant le verdict de la Cour suprême
Des partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro participent à une manifestation, lors du jour de l'indépendance, le 7 septembre 2025 à Brasilia © Arthur Menescal / AFP

"Cette bataille doit aussi être menée par le peuple", a ajouté l'ancien syndicaliste, figure historique de la gauche brésilienne.

Plus de 600 personnes ont été condamnées pour les émeutes de 2023, qui ont constitué, selon le parquet, l'"ultime espoir" de voir aboutir le plan putschiste imputé à Jair Bolsonaro et ses co-accusés.

Le président de la Chambre des députés, Hugo Motta, assure que "rien n'est arrêté" au sujet de l'amnistie, tout en admettant l'intensification des négociations ces derniers jours pour porter la question devant le Congrès.

Avec AFP