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L'ONU demande des sanctions après les récents viols collectifs

De hauts responsables de l'ONU ont demandé mardi au Conseil de sécurité d'envisager des sanctions contre les responsables des 242 viols perpétrés sur des femmes et des enfants entre le 30 juillet et le 2 août en RDC.

REUTERS - De hauts responsables des Nations unies ont appelé mardi le Conseil de sécurité à envisager des sanctions contre les responsables des récents viols collectifs en République démocratique du Congo (RDC). L'adjoint au chef des opérations de maintien de la paix de l'Onu, Atul Khare, a déclaré lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la RDC que plus de 500 personnes, dont des enfants, avaient été violées en juillet et août dans les régions du Nord et du Sud-Kivu.

Les Nations unies ont fait savoir la semaine dernière que la Mission de l'Onu pour la stabilisation en RDC (Monusco) avait fait état d'un nombre croissants de viols collectifs fin juillet et début août à Luvungi, près d'une de ses bases au Nord-Kivu. Devant le Conseil de sécurité, Khare et l'émissaire des Nations unies contre les violences sexuelles, Margot Wallstrom, ont suggéré que des chefs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des rebelles hutus, pourraient être derrière ces crimes.

Les FDLR et les miliciens locaux Mai Mai ont occupé Luvungi du 30 juillet au 3 août.

"Je recommanderai (...) à l'attention du Conseil, l'imposition de sanctions ciblées contre les chefs des FDLR, tant à l'intérieur que hors du pays, si la chaîne de commandement est mise en évidence", a dit Khare.

Wallstrom a soutenu cette idée, soulignant que ces viols semblaient s'inscrire dans "des attaques prévues et organisées".

"Ce qui est particulièrement perturbant, c'est que ces attaques (...) n'ont pas été un incident isolé mais ont fait partie d'un plan plus vaste de viols et pillages systématiques et étendus", a-t-elle dit.

Susan Rice, représentante permanente des Etats-Unis à l'Onu, a déclaré que Washington voterait en faveur de sanctions contre les personnes reconnues coupables de ces viols.

Son homologue turc, qui préside le Conseil ce mois-ci, a pour sa part déclaré que l'organe de 15 membres avait invité la RDC à lancer une enquête pour identifier les responsables.

Le Conseil de sécurité a déjà imposé par le passé des sanctions à des membres des FDLR pour le recrutement d'enfants soldats et pour des violences sexuelles dans l'est de la RDC.

Khare a par ailleurs fait aveu d'échec pour la Monusco, qui dit n'avoir appris que ces viols avaient été commis que deux semaines après, bien qu'elle dispose d'une base à une trentaine de kilomètres de Luvungi. Il a reconnu que la mission des Nations unies "devait faire mieux".

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