L'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Égyptien Mohamed El-Baradei, a appelé à boycotter les législatives prévues en novembre. Pour rappel, il milite depuis un an pour des réformes constitutionnelles.
REUTERS - Mohamed ElBaradeï, qui fait campagne pour réformer la vie politique égyptienne, a appelé au boycott des élections législatives de novembre en Egypte, considérant qu'elles seront truquées.
L'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a estimé lundi soir devant plusieurs centaines de partisans que la désobéissance civile serait le dernier recours si l'Etat continuait à ignorer ses exigences de réforme.
"Quiconque participera à ces élections, en tant que candidat ou électeur, ira à l'encontre de la volonté nationale", a déclaré ElBaradeï, ajoutant qu'un boycott délégitimerait le régime en place.
Mohamed ElBaradeï, qui marquait lundi le premier anniversaire du lancement de sa campagne pour les réformes, a répété qu'il ne se présenterait pas comme candidat à l'élection présidentielle de 2011 tant que la Constitution n'aurait pas été modifiée. Il a accusé le parti au pouvoir d'accroître la pauvreté et d'ignorer les droits de l'homme.
"Les Egyptiens sont connus comme un peuple patient, mais la patience a des limites", a-t-il dit.
Les appels au boycott des législatives se sont renforcés depuis des élections sénatoriales en juin qui ont vu le parti du président Hosni Moubarak rafler la plupart des sièges.
Mais l'opposition reste divisée. Les Frères musulmans, principale formation d'opposition avec 88 élus au parlement, et le parti Wafd nationaliste libéral ont déclaré qu'ils participeraient aux élections.
La Coalition nationale pour le changement d'ElBaradeï s'est jointe aux Frères musulmans pour la signature d'une pétition réclamant la possibilité pour des indépendants de briguer la présidence, la supervision des élections par la justice et la levée des lois d'exception en vigueur depuis trois décennies.
"Nous avons rassemblé près d'un million de signatures en six mois et nous pouvons en recueillir deux à trois millions de plus d'ici la fin de l'année", a déclaré Mohamed ElBaradeï lundi soir.