L'Agence internationale de l'énergie atomique enregistre une hausse d'environ 15% en 4 mois de la production totale d'uranium faiblement enrichi en Iran. L'AIEA reproche également à Téhéran de retarder les inspections de ses experts.
Reuters - En dépit des dernières sanctions internationales, la production totale d'uranium faiblement enrichi de l'Iran a augmenté de 15% environ depuis mai pour atteindre 2,8 tonnes, selon un rapport confidentiel de l'AIEA que Reuters s'est procuré lundi.
L'Agence internationale de l'énergie atomique souligne dans ce rapport qu'elle reste préoccupée par l'éventuelle mise au point en Iran d'une charge nucléaire destinée à un missile.
L'agence s'inquiète aussi des "objections répétées" opposées par l'Iran au choix des inspecteurs appelés à travailler dans le pays. Téhéran a empêché deux experts nucléaires de l'Onu d'entrer sur son territoire en juin dernier.
"L'agence rejette les arguments par lesquels l'Iran tente de justifier ses objections", dit le rapport en citant d'autres cas où les Iraniens ont déjà soulevé des objections analogues.
"Elle craint également que cette objection répétée à la désignation d'inspecteurs expérimentés n'entrave le processus d'inspection et ne diminue la capacité de l'agence à mettre en place des garde-fous en Iran", ajoute le rapport.
Au vu de ce rapport, les puissances occidentales, qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, seront sans doute confortées dans leurs positions.
Rapport "inquiétant", juge Washington
L'AIEA demande aux autorités iraniennes, qui assurent ne pas chercher à fabriquer une bombe nucléaire, de lui donner accès aux sites et aux équipements qu'elle veut inspecter ainsi qu'aux personnes qu'elle souhaite interroger.
A Washington, la Maison blanche a jugé "inquiétant" lundi le contenu du nouveau rapport de l'AIEA, qui montre selon elle que Téhéran aspire toujours au nucléaire militaire.
"Le dernier rapport de l'AIEA sur l'Iran démontre à nouveau que l'Iran refuse de se conformer à ses obligations internationales dans le domaine nucléaire et persiste à élargir son programme nucléaire en se rapprochant d'une capacité nucléaire militaire", a déclaré Tommy Vietor, porte-parole de la présidence américaine.
Ali Asghar Soltanieh, représentant iranien auprès de l'AIEA, a déclaré quant à lui que le rapport "ternissait la réputation technique de l'agence" mais qu'il montrait aussi que l'ensemble des activités nucléaires de l'Iran étaient sous son "entière supervision".
Les Occidentaux comptent sur les nouvelles sanctions imposées au pays en juin dernier par l'Onu, les Etats-Unis et l'Union européenne pour persuader les dirigeants iraniens de mettre fin à leurs activités nucléaires sensibles.
Téhéran a exclu cette perspective à plusieurs reprises et donne aux Occidentaux des signes contradictoires sur sa volonté de reprendre des négociations, proposant des entretiens sans conditions sur un projet d'échange de combustible tout en fixant des conditions pour des discussions élargies.