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Le piratage rapporte à Hollywood...sur YouTube

En 2010, YouTube devrait enfin devenir bénéficiaire en partie grâce à des publicitéS sur des vidéos "pirates" de films et de séries. Une manne financière qui ira aussi dans les poches des chaînes de télé et des studios américains.

C’est un long extrait d’un épisode de Desperate Housewives ou encore une vidéo inédite de la prochaine saison de Mad Men, la série qui cartonne aux États-Unis… Ces vidéos sur YouTube ne devraient pas exister car elles ont été mises en ligne par des utilisateurs lambda, en violation des règles sur les droits d’auteurs.

Non seulement elles continuent leur petite vie numérique mais elles se sont, de plus, enrichies de publicités. Un comble ? Pas vraiment. La publicité sur ces "vidéos pirates" serait en passe de permettre à YouTube d’être enfin bénéficiaire en 2010, tout en assurant une rentrée d’argent aux chaînes de télévision et aux studios américains.

Surtout, les grands "networks" américains n’ont rien à faire, si ce n’est fermer les yeux… Certes, cette situation n’est pas inédite, mais elle commence à peine à être rentable pour tout le monde… sauf pour les utilisateurs qui mettent en ligne ces vidéos .

En 2007, en effet, YouTube intègre un nouveau service appelé VideoID. Derrière cette appellation se cache un algorithme qui permet de traquer les vidéos violant les droits d’auteur des grands studios et des chaînes de télévision. Cependant, VideoID (devenu entre temps ContentID) offre surtout à ces groupes un choix intéressant : de faire supprimer automatiquement la vidéo incriminée ou, au contraire, de la laisser afin qu’une publicité y apparaisse. Les revenus publicitaires sont ensuite partagés entre YouTube et les ayant-droits

Miracle publicitaire

Pendant un temps, les grands studios préfèrent le couperet. Ils sont en effet en train de monter leurs propres chaînes YouTube et veulent avoir le contrôle sur ce qui circule. D'ailleurs, la publicité sur le site de partage de vidéo peine à décoller.

Ce n’est qu’en 2009 que la tendance s’inverse vraiment. À tel point qu’Eric Schmidt, le PDG de Google – la maison mère de YouTube – claironne alors que 90 % des ayant-droits ont opté pour laisser ces vidéos en ligne. Ne reste plus qu’à attendre que la publicité arrive enfin sur le site.

Et le miracle tant attendu par Google serait en train de se réaliser. Si le géant de l’Internet ne communique pas sur les revenus de YouTube, des analystes ont estimé dans le New York Times de jeudi, que la publicité devrait rapporter à Google 450 millions de dollars  en 2010, et dégager pour la première fois un bénéfice !

On ne sait pas combien ces publicités rapportent aux studios hollywoodiens, mais il y a fort à parier qu’ils y trouvent leur compte. En effet, plus de 600 millions de vidéos "illégales" contenant des publicités sont vues chaque semaine, soit deux fois plus que l’année dernière.

Reste que cela met tout de même l’industrie cinématrographique en porte-à-faux, par rapport à son discours traditionnel qui consiste à dire que le piratage, c’est du vol.