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Fadela Amara "contre" l'élargissement des conditions de déchéance de la nationalité

À l'antenne de la radio RTL, la secrétaire d'État chargée de la politique de la Ville, Fadela Amara, a pris ses distances avec le gouvernement et a déclaré ne pas faire de lien entre "immigration et insécurité".

AFP - La secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville Fadela Amara s'est déclarée mardi sur RTL "contre" l'élargissement des conditions de déchéance de la nationalité envisagée par le gouvernement.

Lors de son discours de Grenoble le 30 juillet, le président de la République Nicolas Sarkozy avait fait un lien entre insécurité et immigration et s'était prononcé pour la déchéance de la nationalité pour certains criminels d'origine étrangère, notamment les meurtriers de membres des forces de l'ordre ou de fonctionnaires.

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait ensuite annoncé qu'il voulait étendre cette possibilité de déchéance aux faits d'excision ou de polygamie.

Fadela Amara a rappelé qu'elle était favorable à la législation actuelle (déchéance de la nationalité en cas de condamnation pour "terrorisme" ou "atteinte à la sûreté de l'Etat") ajoutant : "Je suis contre l'élargissement à toutes les autres formes de crimes". En matière de meurtres de policiers ou de gendarmes, "il y a des textes de loi et des peines lourdes qu'il faut appliquer", selon elle.

La secrétaire d'Etat a par ailleurs assuré qu'elle ne faisait "pas de lien entre immigration et insécurité" car "nos parents n'ont pas immigré pour que leurs enfants basculent dans la délinquance". Pour autant, elle n'est pas persuadée "qu'il y ait de lien aussi formel" entre insécurité et immigration dans "la lecture du discours de Nicolas Sarkozy" à Grenoble.

"Le président de la République est dans une logique et une détermination d'éradiquer l'insécurité et la délinquance", a-t-elle poursuivi en se déclarant "totalement pour la fermeté" afin de "rétablir l'ordre républicain qui est émancipateur".

Elle a par ailleurs dénoncé la "surenchère" faite par le ministre de l'Intérieur sur le discours de Grenoble sur la déchéance de nationalité.

Enfin Fadela Amera s'est dite "contre" les expulsions de Roms car elle a "toujours milité contre les expulsions" mais a demandé à l'Europe et aux pays européens "d'assumer totalement leurs responsabilités".

"Je reste au gouvernement parce que j'ai une mission que m'a confié le président de la République de transformer les banlieues", a-t-elle conclu.