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Une soixantaine de personnes a été tuée dans une attaque suicide contre un centre de recrutement de l'armée irakienne, ce mardi, à Bagdad. Il s'agit de l'un des attentats les plus meurtriers de ces derniers mois.

Soixante nouvelles recrues et soldats ont été tués et une centaine blessés dans un attentat suicide contre un centre de recrutement de l'armée irakienne mardi à Bagdad, l'un des plus meurtriers ces derniers mois en Irak, selon un responsable de la Défense.

L'attentat contre un centre de recrutement de l'armée dans le centre de la capitale irakienne s'est produit au moment où le pays s'enfonce dans la crise politique et en plein ramadan, le mois sacré de jeûne musulman marqué ces dernières années par une recrudescence des violences.

Vers 07H30 (04H30 GMT), un kamikaze a fait détoner sa veste remplie d'explosifs en se mêlant à des conscrits qui attendaient à l'extérieur de l'ancien bâtiment du ministère de la Défense, à Bab al-Mouazam, dans le centre de Bagdad, a précisé le responsable.

60 personnes ont péri dans l'attentat, en majorité des recrues, a-t-il indiqué. Des soldats qui protégeaient le lieu figurent aussi parmi les morts.

Selon Reuters, qui cite le vice-ministre de la Santé, Khamis al Saad, le bilan s'élève à 47 morts. Une autre source militaire a également déclaré qu'il y aurait peut-être eu deux kamikazes, une méthode habituellement utilisée par les islamistes d'al-Qaïda.

Le ministère de l'Intérieur avait fait état auparavant de 41 morts.

"Je ne comprends pas comment le kamikaze a pu pénétrer car il fallait passer un contrôle électronique et une fouille au corps. Il avait dû se cacher depuis la veille au soir", a affirmé à l'AFP Ahmad Kazem, 19 ans, sorti indemne de l'attaque.

Selon lui, mercredi s'achevait une semaine de recrutement et il y avait une grande affluence. "Après l'explosion, tout le monde fuyait dans tous les sens et les soldats tiraient en l'air. J'ai vu des gens qui gisaient sur le sol, le corps brûlé ou ensanglanté".

Ce nouvel attentat est le plus grave depuis celui commis le 18 juillet à Radwaniya (25 km au sud de Bagdad), lorsque un kamikaze avait agi de la même façon en se mêlant à des miliciens antiQaïda venus toucher leur paie, tuant au moins 45 personnes.

Il intervient à deux semaines de la fin officielle de la mission de combat de l'armée américaine en Irak. Les 50.000 militaires américains qui resteront devront avoir quitté le pays à la fin 2011 en vertu d'un accord conclu par les deux pays en novembre 2008.

Mais ce départ programmé des soldat américains suscite l'inquiétude de la haute hiérarchie militaire irakienne. Le général Babaker Zebari, chef de l'état-major, l'a jugé prématuré en soulignant que l'armée irakienne, forte de 200.000 hommes, ne serait pas capable d'assurer pleinement sa mission avant 2020.

L'attentat survient en pleine impasse politique et au lendemain de la rupture des négociations entre les deux principales formations irakiennes.

Le Bloc irakien de l'ex-Premier ministre laïque Iyad Allawi, sorti en tête des élections législatives du 7 mars, a décidé de rompre ses discussions avec l'Alliance de l'Etat de droit (AED) du chef du gouvernement sortant Nouri al-Maliki pour protester contre des propos tenus par ce dernier.

Les Etats-Unis ont multiplié en vain les pressions pour obtenir des dirigeants irakiens qu'ils mettent de côté leurs ambitions et constituent un gouvernement n'excluant aucune tendance, pour éviter le risque d'un retour des violences confessionnelles.
Quarante trois nouvelles recrues et soldats ont été tués et une centaine d'autres blessés dans un attentat-suicide contre un centre de recrutement de l'armée irakienne, ce mardi, à Bagdad, indique un responsable du ministère de la Défense cité par l'AFP.