Après 18 mois de crise, les hôtels de luxe de la capitale refont le plein. À plus long terme, le secteur mise sur une croissance durable de l’affluence de clients étrangers : quatre nouveaux palaces sont actuellement en construction à Paris.
Les patrons des palaces parisiens ont le sourire. "La reprise est réelle. Je vois mal comment les choses pourraient aller mieux actuellement", se réjouit ainsi Didier Le Calvez, patron du Bristol, hôtel haut de gamme du très cossu 8e arrondissement de Paris. "Le mois de juillet a vraiment été exceptionnel", se félicite-t-il.
Cette tendance se confirme dans l’ensemble du secteur. Le mois dernier en effet, le cabinet de conseil hôtelier MKG a enregistré un taux d'occupation de 90,5 % (contre 85,2 % l’an passé à la même époque) dans les sept palaces que compte la Ville lumière (le Ritz, le Bristol, le Crillon, le Meurice, le Plaza-Athénée, le George-V et le Fouquet's Barrière).
La reprise de l’économie mondiale et un taux de change de l’euro favorable par rapport au dollar expliquent notamment cette embellie.
Parmi les autres facteurs, Georges Panayotis, président de MKG, retient aussi le "retour de la clientèle arabe et russe". Au George-V par exemple, un client sur quatre était, au mois de juillet, originaire du Moyen-Orient, alors qu’ils ne représentent que 7 % de la clientèle le reste de l’année.
L'indicateur est encourageant, car les visiteurs des pays émergents représentent l’avenir du tourisme haut de gamme. "Il y a quelques années, la clientèle se concentrait sur quatre grands marchés : les États-Unis, le Japon, l’Angleterre et quelques pays européens. Aujourd’hui, ils touchent des dizaines de nationalités", souligne Paul Roll, directeur général de l’office du tourisme de Paris, dans une interview au Figaro.
Quatre nouveaux palaces à Paris
L’affluence de cette clientèle de "nouveaux riches" devrait d'ailleurs être une tendance durable. D'après une étude conjointe de la banque Merrill Lynch et de la société de conseil Capgemini publiée en juin, le monde comptait de nouveau dix millions de millionnaires en 2009, soit 1,4 million de plus que pendant la crise, en 2008. Les plus fortes hausses s'observaient dans la région Asie-Pacifique, notamment en Inde (+ 50 %) et en Chine (+ 31 %).
De quoi donner de l’appétit à des investisseurs qui multiplient les projets à Paris, ville pour laquelle l’attrait des touristes reste intact. Dans les deux prochaines années en effet, pas moins de quatre nouveaux palaces sortiront de terre dans les quartiers huppés de la capitale et viendront s'ajouter aux sept déjà existants. Les hôtels Royal Monceau et Shangri-La ont ainsi prévu d’ouvrir leurs portes avant la fin de l’année, tandis que le Mandarin Oriental et le Peninsula accueilleront, si tout va bien, leurs premiers clients en 2011 et 2012 respectivement.
Ces nouveaux établissements risquent-ils d’étouffer le marché ? "Dans l’hôtellerie, c’est l’offre qui crée la demande", rassure Clément Kwok, PDG du groupe hongkongais HSH, propriétaire du Peninsula, dans les colonnes du Figaro. Encore une bonne nouvelle pour les palaces de la capitale...