Le Soudanais Ibrahim al-Qosi, un ancien cuisinier d'Oussama Ben Laden, a été condamné à 14 ans de prison. Il s'agit du premier verdict rendu depuis que Barack Obama a rétabli les tribunaux militaires d'exception de Guantanamo.
AFP - Un ancien cuisinier d'Oussama ben Laden, le Soudanais Ibrahim Al-Qosi, a été condamné mercredi à 14 ans de prison, la première condamnation depuis que Barack Obama a rétabli les tribunaux militaires d'exception de Guantanamo.
Mais vu que M. Al-Qosi a passé avec le gouvernement américain un accord de plaider coupable dont la teneur est restée secrète, il est impossible de savoir quelle sera la durée réelle de son séjour en prison.
Le jury composé de dix officiers a mis un peu plus d'une heure à déterminer son verdict. Le président des commissions militaires, au Pentagone, doit désormais approuver la peine infligée à M. Al-Qosi, qui ne pourra pas quoi qu'il en soit excéder 14 ans. L'accord de plaider coupable rend possible une peine moins importante ou un rapatriement au Soudan.
M. Al-Qosi, 50 ans, arrêté au Pakistan en décembre 2001, a avoué avoir quitté le Soudan en 1996 pour rejoindre Oussama ben Laden en Afghanistan où il a travaillé pour le chef d'Al-Qaïda comme cuisinier, appui logistique et parfois comme chauffeur. Il avait plaidé coupable début juillet de soutien matériel au terrorisme.
Parallèlement, dans la deuxième salle d'audience de Guantanamo, accusation et défense ont achevé mercredi de sélectionner les sept officiers militaires qui vont composer le jury du Canadien Omar Khadr poursuivi devant un tribunal militaire d'exception pour "crimes de guerre".
Les premiers débats sur les faits s'ouvriront jeudi matin.
Arrêté à 15 ans, Omar Khadr est le fils d'un responsable financier d'Al-Qaïda mort en 2003. Il est accusé d'avoir lancé la grenade qui a tué un militaire américain en Afghanistan, en juillet 2002. Après avoir passé huit ans à Guantanamo, il encourt la prison à vie.
Ses avocats dénoncent "le premier procès d'un enfant soldat de l'histoire moderne".
Dans le cas de M. Al-Qosi, un de ses avocats civils, Paul Reichler, a rappelé mercredi que les conditions d'emprisonnement à Guantanamo étaient plus difficiles que dans n'importe quelle prison américaine parce que les détenus ne peuvent pas recevoir la visite de leur famille. "Il a déjà passé huit ans et demi sans entendre ni voir sa femme, sa mère, son père", a assuré l'avocat.
Quelle que soit la peine qu'il devra finalement effectuer, la situation de M. Al-Qosi a soulevé cette semaine à Guantanamo un problème inédit. L'accord passé avec le gouvernement prévoit en effet qu'il purge sa peine dans le camp 4 de Guantanamo - ou un quartier similaire si Guantanamo venait à fermer -, où les détenus disposent de plusieurs heures quotidiennes de vie communautaire.
Mais la règle dans les prisons militaires est de séparer les détenus condamnés de ceux qui n'ont pas encore été jugés, et de les placer à l'isolement, a assuré mardi à la presse le commandant de la prison, l'amiral Jeffrey Haberson.
La juge militaire en charge du dossier s'est dite "perturbée" mercredi par le manque de coordination entre le Pentagone et le terrain sur cette question et a donné 60 jours aux autorités militaires pour résoudre ce problème.