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RéessayerLa riposte de Claudia Sheinbaum. La présidente du Mexique a décidé de porter plainte, mercredi 5 novembre, après avoir été agressée sexuellement en pleine rue la veille.
L'agression a eu lieu alors que la dirigeante, au pouvoir depuis octobre 2024, se rendait à un événement public près du palais présidentiel, en plein cœur de la capitale Mexico, saluant des sympathisants.
Un homme s'est approché de Claudia Sheinbaum, a passé son bras autour de son épaule et lui a touché la hanche et la poitrine, tout en tentant de l'embrasser dans le cou, comme le montrent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et dans la presse.
Un membre du service de sécurité présidentiel, chargé de la protection de la présidente, est alors intervenu et a éloigné l'individu. Claudia Sheinbaum est restée polie avec l'homme et a accepté de prendre une photo avec lui.
"Cet homme m'a abordée en état d'ébriété avancé, je ne sais pas s'il était sous l'emprise de stupéfiants... Ce n'est qu'après avoir visionné les vidéos que j'ai compris ce qui s'était réellement passé", a reconnu la présidente mercredi lors de sa conférence de presse quotidienne.
"Si je ne porte pas plainte, qu'adviendra-t-il des autres Mexicaines ?"
La présidente de gauche a annoncé le lendemain des faits avoir décidé de porter plainte contre son agresseur, arrêté après s'en être pris à d'autres femmes le même jour, afin de défendre l'intégrité de toutes les Mexicaines dans un pays où le machisme prédomine.
"Je me demande : si je ne porte pas plainte, qu'adviendra-t-il des autres Mexicaines ? Si c'est ce qui arrive à la présidente, qu'adviendra-t-il de toutes les femmes de notre pays ?", a-t-elle indiqué lors de sa conférence de presse matinale.
Sa plainte a été déposée auprès du parquet de Mexico, qui poursuit pénalement ce type de violences sexuelles. Claudia Sheinbaum a également assuré qu'elle chercherait à promouvoir les poursuites pour de tels faits dans les 32 États qui composent le Mexique.
"C'est la réalité de la majorité des femmes", a affirmé Veronica Cruz, de l'organisation féministe Las Libres. "Chaque jour, elles vivent cette situation", dit-elle en voyant un "symbole" dans le fait "que cela arrive même à la présidente de la République".
Pour Veronica Cruz, cet agresseur "est le symbole des hommes qui harcèlent dans les rues, qui pensent pouvoir toucher le corps des femmes sans aucune réprimande, sans aucune sanction, sans aucune conséquence", ajoute-t-elle, soulignant que la majorité des victimes se sentent démunies après une telle agression, ne sachant ni comment ni où porter plainte.
Message "très préoccupant" sur la sécurité de la présidente
Selon l'ONU, 70 % des Mexicaines de plus de 15 ans ont subi une forme d'agression au moins une fois dans leur vie.
En plus de provoquer des condamnations dans la sphère politique et parmi les organisations féministes, qui exigent de mettre fin à des décennies de violences faites aux femmes, cette agression a mis en évidence le risque que court la présidente, habituée à une grande proximité avec ses concitoyens.
Une stratégie politique qui "se fait au détriment de sa sécurité", estime auprès de l'AFP l'analyste en sécurité David Saucedo.
Malgré les préoccupations, la présidente a exclu de renforcer sa sécurité. "S'il n'y a aucun risque contre nous, nous continuerons comme jusqu'à présent, nous devons être proches des gens", a-t-elle affirmé.
Au Mexique, les responsables politiques qui utilisent des véhicules blindés et des gardes du corps sont parfois mal perçus par la population.
Mais pour l'ancien procureur antidrogue Samuel Gonzalez, cette agression envoie un message "très préoccupant" aux criminels et aux adversaires du gouvernement, selon lequel la cheffe de l'État est "vulnérable".
Avec AFP
